Maurice Barraud
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et graveur suisse (Genève 1889 – id. 1954).
Il fait un apprentissage de dessinateur de publicité et ouvre son propre atelier (1909) tout en suivant des cours à l'École des beaux-arts de Genève. Ce n'est qu'en 1913 qu'il peut, grâce à une bourse, se vouer entièrement à la peinture. Il cultive aussi bien le paysage que la nature morte de fruits, mais son thème d'élection est la femme de Degas et de Lautrec, inspirée des représentations. En 1918, à la suite d'un séjour dans le Tessin, il se met à peindre en plein air. En 1923 et 1924, il expose au Salon d'automne à Paris puis se rend à Barcelone, à Madrid, aux Baléares, plus tard en Algérie et visite aussi l'Italie. Sa vision de la femme se transforme pour se fixer sur un type qui ne variera plus : dès lors se succèdent figures et nus de jeunes femmes au visage placide, aux formes pleines offertes à la lumière, que le peintre se plaît à saisir dans leurs moments d'abandon : Nu au fond rouge (1940). La manière de Barraud, souvent proche de celles de Bonnard ou de Matisse, est caractérisée par une palette aux tons clairs, volontiers acides, et une matière transparente. Illustrateur de toute une génération d'écrivains (Carco, Giraudoux, Chenevière), il illustra aussi 2 ouvrages dont il est l'auteur : Voyage et Silence. Barraud a peint dans les dernières années de sa vie une série d'Arlequins, où la sensualité fait place à une poésie presque mélancolique. Il s'adonna également à la peinture murale (gare de Lucerne ; palais de la S. D. N., Genève ; archives de Schwyz ; université de Fribourg).