Maria Gutierrez Blanchard, dite Maria Blanchard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Santander 1881  – Paris 1932).

De père espagnol et de mère franco-polonaise, elle naquit infirme. Bossue, d'une santé fragile, elle lutta avec un grand courage contre un destin presque toujours contraire. Après des études à Madrid, sous la direction de peintres académiques comme Sotomayor, elle part pour Paris en 1908 et travaille à l'Académie Vitti avec Van Dongen. Revenue en Espagne de 1913 à 1916, où elle ne réussit pas à s'imposer, elle repart pour la France et se lie avec Juan Gris et Metzinger, dont l'influence sera décisive sur son art. À partir de 1919, soutenue par la gal. Rosenberg, elle connaît un succès croissant, bien que toujours limité à une élite. Comme André Lhote, dont les critiques très lucides contribuèrent à sa renommée, et La Fresnaye, elle resta fortement marquée par le Cubisme ; mais celui-ci fut pour elle une discipline constructive, qui ne l'éloigna jamais de la peinture de la vie. Le souci de l'architecture et de l'équilibre des masses s'allie dans son œuvre à " une couleur austère et métallique ", à des lumières " excessives et miroitantes " (Lhote) et à un sentiment grave et mélancolique, qui donne un accent très personnel à ses thèmes préférés : intimité familiale (Brodeuse, Maternité), enfance (Fillette se peignant, Communauté, Enfant au ballon), natures mortes.

L'exposition espagnole de 1937, au Jeu de paume, où elle figura avec 12 toiles, constitua une sorte d'hommage posthume et la révéla au grand public. Maria Blanchard est représentée par plusieurs œuvres à Paris (M.N.A.M. et M.A.M. de la Ville) et au musée de Grenoble.