Maria Elena Vieira da Silva
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français d'origine portugaise (Lisbonne 1908 – Paris 1992).
Elle vient à Paris en 1928, travaille à la Grande Chaumière, à l'Académie scandinave ainsi qu'avec les sculpteurs Bourdelle et Despiau (1928-29). Ayant renoncé à la sculpture, elle suit l'enseignement de Friesz, de Léger et de Bissière ; à partir de 1930, son meilleur guide est son mari, le peintre Arpad Szenes. Sa première exposition particulière a lieu à la gal. Jeanne Bucher. Réfugiée au Brésil pendant la guerre, elle revient à Paris en 1947, où sa peinture ne tarde pas à prendre une place de premier plan.
Son évolution se présente comme une suite d'étapes qui s'enchaînent et se complètent pour aboutir à cette pleine maîtrise qui caractérise ses œuvres récentes. L'espace vide qui occupe certains de ses premiers tableaux laisse progressivement affluer des images de la réalité (rues, villes, échafaudages, bibliothèques) qui, à leur tour, se décantent, perdent leur aspect figuratif pour redevenir une expression de l'espace, espace labyrinthe cette fois. Cette peinture extrêmement élaborée livre son message d'angoisse au niveau même de la touche. Le pinceau, léger ou insistant, sillonne la toile, des lignes discontinues esquissent des directions multiples, tandis que la couleur, d'une gamme très variée et chaque fois très complexe, suggère cette même atmosphère d'élans brisés indéfiniment recommencés. En 1982, la galerie Jeanne Bucher présenta l'exposition " Perspective, labyrinthe, dessins ", suite d'œuvres des années 1981-82 exécutées selon diverses techniques : crayon, fusain, encre que Zao Wou-ki lui apporta de Chine, tempera et huile. Vieira da Silva a reçu le premier grand Prix à la biennale de São Paulo en 1961 et le Prix national des Arts en 1966. En 1976, elle acheva la réalisation des vitraux de l'église Saint-Jacques, à Reims.
Elle est particulièrement bien représentée au musée de Dijon (donation Granville) ainsi qu'au M.N.A.M., auquel elle donna plusieurs dessins en 1976. Une rétrospective lui a été consacrée en 1988 (Paris, Grand Palais).