Luis de Vargas

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Séville v.  1506 id. 1567).

Il jouit, de son vivant, d'une très grande renommée, mais aucune des œuvres qu'il exécuta pendant ses deux longs séjours en Italie (1527-1534 et 1541-1549) n'a pu être identifiée. Il passa à Séville ses dernières années. Perino del Vaga, qui fut peut-être son maître, exerça en tout cas une influence décisive sur sa peu abondante production, conservée à Séville. Le Retable de la Nativité (1555, cathédrale), œuvre la plus ancienne que nous connaissions de cet artiste, est également la plus représentative de son talent. La composition ascendante, héritée de Raphaël, dirige toute la ferveur vers la Vierge, dont l'attitude, empreinte d'élégance et de recueillement, inspirera les Immaculées Conceptions de Montañés. L'importance accordée aux thèmes secondaires (animaux, natures mortes) révèle l'étude des peintres des Pays-Bas, Kempeneer et Sturm, installés à Séville. L'Allégorie de l'Immaculée Conception (1561, cathédrale), surnommée la " Gamba " par un peintre italien contemporain, à cause de la perfection de la jambe d'Adam, s'inspire peut-être d'une peinture de Vasari. Cette œuvre, d'une grande habileté technique, fut l'un des principaux modèles des artistes sévillans du xviie s. La Pietà (1564, Séville, S. Maria la Blanca) manque d'intensité dramatique ; la part de l'atelier de Vargas doit également être prépondérante dans les Préparatifs de la Crucifixion (Philadelphie, Museum of Art). La Purification (Madrid, coll. part.) se déroule dans un décor architectural romain et obéit au canon maniériste. Selon Pacheco, Vargas introduisit à Séville la technique de la fresque, mais ses peintures murales ont été détruites ou très mal conservées ; le Jugement dernier (musée de Séville), peint pour l'hôpital de la Miséricorde, qui lui fut jadis attribué, est l'œuvre de son disciple Luis de Valdivieso.