Lucio Fontana
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et sculpteur italien (Rosario, Argentine, 1899 – Comabbio, province de Varese, 1968).
Il se forma à l'Académie de Brera à Milan. Intéressé par les techniques et les thèmes les plus divers, il recherche de nouvelles formes plastiques en utilisant des matériaux tels que porcelaine, céramique, terre cuite, bronze, béton armé, verre, matières plastiques ou phosphorescentes. Il réalise des sculptures figuratives (le Pêcheur, 1931, Milan, musée Civico d'Arte Contemporanea) qu'il poursuit pendant quelques années, non sans succès (Victoire de l'air, présentée dans le Salon d'honneur de la VIe Triennale de Milan en 1934). Parallèlement, il commence une série de sculptures abstraites (1934) et adhère en 1935 à l'association Abstraction-Création à Paris. Il exécute ensuite une série de céramiques à partir de 1936, qu'il poursuivra jusqu'en 1949, où, par instants, il s'exprime dans un langage figuratif marqué par un expressionnisme aigu. Sa première exposition personnelle eut lieu à Milan en 1930. Il participa dès lors aux plus importantes manifestations artistiques de l'avant-garde. De 1939 à 1946, il travaille en Argentine, où il rédige le Manifeste blanc (1946), puis, de retour en Italie, fonde le Mouvement spatial (" Movimento spaziale "). L'espace, le temps, l'énergie sont au centre de ses préoccupations. À partir de 1949, avec ses Concepts spatiaux, il renouvelle radicalement la méthode de conception et d'exécution d'un tableau. La surface de la toile ne sert plus à déposer des couleurs : c'est un espace monochrome qu'il faut faire exister en tant que tel et les seules actions permises ne sont plus additives mais, pour ainsi dire, soustractives : la perforation puis la lacération. L'espace naît d'un geste créateur qui lui donne son énergie et le met en mouvement. C'est de cette manière que Fontana a contribué après la guerre aux courants de l'Art informel (surgissement de la forme à partir du chaos) et de l'Abstraction lyrique. Il a étendu sa notion de concept spatial à la sculpture (sphères fendues : Concept spatial/Nature, 1959, Berlin N. G.) et a conçu, vers la fin de sa vie, des tableaux sur deux plans, le premier découpé dans un matériau rigide et le second étant une toile perforée (Concept spatial/Petit Théâtre, 1965, Milan, fondation Fontana).
Il a de plus utilisé le néon pour quelques " décorations spatiales lumineuses " (Triennale de Milan, 1951 ; pavillon de l'Italie, exposition de Turin, 1961) et réalisé des environnements utilisant la lumière noire (Ambiance spatiale, 1967). La Biennale de Venise de 1966 lui a consacré une exposition personnelle. Des rétrospectives de son œuvre ont été organisées à Turin et Paris et Milan en 1972, ainsi qu'à Paris (M. N. A. M.) en 1987. Ses œuvres sont conservées dans des collections particulières et dans les plus importants musées (Rome, Milan, Amsterdam, Londres, New York, Buenos Aires) ainsi qu'à Paris (bronze, terre cuite, toiles au M. N. A. M.).