Lorenzo Lippi
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Florence 1606 – id. 1665).
Formé dans l'entourage de Matteo Rosselli, il se distingue de son maître et de ses condisciples par ses tendances naturalistes. Sous l'éclairage égal et délicat qu'il préfère, les formes acquièrent une présence concrète, tout en gardant une élégance typiquement toscane. Des documents, récemment retrouvés, se référant à sa jeunesse permettent maintenant de reconstituer l'ensemble de sa carrière picturale. À ses débuts, Lippi peignit surtout des portraits, des sujets bibliques (Samson et Dalila, Stockholm, Nm ; Judith, musée de Narbonne) ou d'inspiration littéraire, commandés par des collectionneurs (Allégorie, musée d'Angers), où il montre sa prédilection pour le Classicisme et la simplicité, remis en honneur par les œuvres de Santi di Tito, réformateur de la peinture florentine au xvie s. Il s'oppose donc ainsi aux recherches d'effets spectaculaires des disciples de Cigoli et de Rosselli. Le Christ et la Samaritaine (Vienne, K. M.), exécuté pendant son séjour à la cour de l'archiduchesse Claudia de'Medici à Innsbruck (1644), est particulièrement significatif de sa manière noble et équilibrée. Son Triomphe de David (1656, Florence, coll. part.) est une véritable galerie de portraits montrant l'épouse de son mécène Agnolo Galli et ses seize enfants.
Parmi les œuvres destinées à des monuments publics, rappelons les Concerts d'anges peints pour les lunettes de la Cappella Ardinghelli (Florence, église S. Gaetano), d'un caractère décidément naturaliste qui évoque la précision optique de Gentileschi. Lippi, qui eut aussi une activité littéraire, est l'auteur du poème Il Malmantile riconquistato (1676), parodie burlesque de la Jérusalem délivrée.