Francesco Lo Savio

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste italien (Rome 1935  – Marseille 1963).

Dès la fin des années 50, dans le contexte de l'art informel tardif, Francesco Lo Savio tente de rapprocher la peinture de sa source primaire : la lumière. Ce qui mobilise le peintre dans un premier temps, c'est l'imperceptibilité des transitions lumineuses et la densité de la matière visuelle, traduite par des voiles de couleurs. Avec les Filtri (1959), dont le support pictural est transparent (papier de soie et treillis), le tableau devient le lieu d'un transit, d'un mouvement continu de lumière métamorphosant les formes et les couleurs des matériaux translucides. Ces premières expériences, bidimensionnelles et consacrées à une réflexion sur la mobilité et l'immobilité des projections lumineuses, dans une confusion entre peinture et mur, contiennent la tentation de confondre peinture et architecture. À partir de 1960, Lo Savio travaille la tridimensionnalité des métaux dont les qualités chromatiques noires opaques et uniformes recèlent des capacités d'attraction lumineuse (Métal noir opaque uni, 1960). L'emploi d'un matériau lourd tel que l'acier confère à l'œuvre une présence physique supplémentaire intégrant l'espace objectal des métaux à l'environnement architectural. L'exigence de ce dialogue avec l'architecture conduit Lo Savio aux Articulations totales de 1962. Ces cubes ouverts de ciment blanc dont l'espace interne est de métal noir opaque et uniforme se connectent alors globalement au milieu.

En 1962, Lo Savio, ressentant la nécessité d'un changement d'échelle, retourne à l'architecture et projette une habitation transformant ses Articulations totales en espace habitable. À cheval sur les années 50, dont il garde l'empreinte, et les années 60, l'œuvre de Francesco Lo Savio trouva certaines équivalences chez des artistes tels que Donald Judd et Carl André. En 1968, son travail est présenté à la Biennale de Venise. Une rétrospective a été organisée en 1986 au Rijksmuseum Kröller-Müller d'Otterlo.