sir Edwin Henry Landseer

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Londres 1802  – id.  1873).

Il fut d'abord l'élève de son père, qui était graveur, et exposa des dessins dès l'âge de treize ans ; en 1815, il travaillait avec Haydon et, l'année suivante, il étudiait à la Royal Academy. Ses premières peintures d'animaux dénotent l'influence de Rubens et de Snyders, et son exécution vive et large fut particulièrement admirée par Géricault quand celui-ci séjourna en Angleterre en 1821. L'œuvre la plus caractéristique de cette manière, la Chasse de Chevy Chase (1826, Birmingham, City Art Gal.), lui fut peut-être inspirée par sa visite à Walter Scott au cours de son premier voyage en Écosse en 1824, dont il conserva surtout un intérêt passionné pour la vie sauvage menée dans les Highlands, thème désormais fréquent dans son œuvre.

Élu à la Royal Academy en 1831, Landseer devint l'ami intime de la famille royale après avoir peint le portrait de la reine Victoria. Il exécuta le portrait de quelques autres personnages contemporains (Portrait de Walter Scott, Londres, N. P. G.). Les faveurs royales l'amenèrent quelquefois à aborder la scène d'histoire (la Reine Victoria et le duc de Wellington passant en revue la garde, 1839). Annobli en 1850, Landseer fut honoré en 1867 par la commande de la décoration de la colonne de Nelson à Trafalgar Square, pour laquelle il présenta le modèle des quatre lions.

Mais c'est par sa peinture d'animalier, à la conception anthropomorphique et sentimentale (Un membre distingué de la société, v. 1838, Tate Gal.), qu'il établit sa réputation, au point de susciter l'admiration de Ruskin (qui loue sa Veillée mortuaire du vieux berger du V. A. M. de Londres), de devenir un des peintres officiels de l'époque victorienne et de recevoir en 1855 la médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris, où il présentait le Sanctuaire (1842). Transposant les grands thèmes historiques dans le monde des animaux (Alexandre et Diogène, 1848, Londres, Tate Gal.), parfois avec un sens profond du drame (le Défi, 1844, coll. du duc de Northumberland), il prête à ces derniers des regards doucereux (Celui qui pleure le plus le vieux berger, 1858). Cette tendance et l'adoption d'une facture hollandaise très léchée ont contribué à faire oublier l'indiscutable talent de peintre animalier de Landseer.