Joseph Kosuth

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste américain (Toledo, Ohio, 1945).

Généralement considéré comme l'un des artistes les plus éminents de l'art conceptuel, Kosuth par ses nombreux écrits théoriques comme par son œuvre s'inscrit au cœur de ce courant. Durant dix ans, il suit successivement les cours de la Toledo School of Design (1945-62), du Cleveland Art Institute (1963-64) puis de la School of Visual Arts de New York. Ses premières œuvres mettant en jeu des textes apparaissent en 1965 sous forme de mots écrits sur des vitres (Any five foot sheet of glass to lean against any wall), d'énoncés en néon (Five words in blue neon) ou d'agrandissements de définitions de dictionnaire mis en parallèle avec l'objet ou la situation décrite (ombre, temps), ou les variations d'éléments (eau, glace, hydrogène) en faisant ressortir les rapports de représentation entre le langage et l'objet matériel ainsi qu'entre l'image et l'objet.

À travers ce travail sur les relations, pris dans une recherche sur l'" art comme idée comme idée " Kosuth développe ses " investigations ", telle en 1968 la présentation dans les journaux sous forme d'encarts publicitaires du " Synopsis des catégories " du Roget's Thesaurus (deuxième investigation), jusqu'à des relations temporelles marquées dans l'espace par des horloges murales (huitième investigation, 1971).

Parallèlement, tout en effectuant de nombreux voyages, Kosuth étudie la philosophie et l'anthropologie, à la New School for social research de New York. Au début des années 80, Kosuth s'intéresse à nouveau à l'image liée à la tradition et à l'expérience, s'interrogeant sur le mode de transmission du contenu d'une œuvre, ainsi dans la série Cathexis, confrontant des détails de tableau classique et un texte, reliés par des X colorés. Cette relation au contenu textuel se développe, en 1985, à partir de textes de Freud, dans des environnements de textes rayés (Zero & Non, 1985, Lyon, Musée Saint-Pierre Art Contemporain) ou des mises en parallèle de textes, schémas et photographies (Légitimation # 3, 1987, Nîmes, M. A. C.).

D'importantes expositions ont été consacrées à Kosuth en 1974 à Lucerne et au musée d'Art moderne de la Ville de Paris, et en 1989 à Anvers, M. A. C.