Käthe Kollwitz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste allemande (Königsberg 1867  – Moritzburg, Saxe, 1945).

Ayant eu une vie ravagée par deux guerres (la première lui prit son fils ; la seconde, son petit-fils) et le nazisme, qui l'exclut de toutes les instances officielles et ne lui laissa mener, sous une perpétuelle menace, qu'une vie très retirée, K. Kollwitz se fit d'abord connaître comme dessinateur et graveur dans des affiches pour les enfants misérables de l'Allemagne vaincue en 1918 (Nos enfants ont faim ou Aidez les Russes, 1921), au moment où l'Union soviétique était ravagée par la famine. Elle avait auparavant appris la sculpture à Paris au début du siècle. Sa première grande œuvre fut le Monument qu'elle éleva à la mémoire de son fils Peter, tué en 1914, auquel elle travailla de 1914 à 1932 et qui a pris place au cimetière d'Essen, près de Dixmude. Elle travaille secrètement durant l'époque nazie, et c'est son sentiment maternel qui l'inspire le plus (Pietà, 1938, et surtout sa Tour des mères, 1937). À cette œuvre comme à ce qui fut son dernier travail, une série de huit gravures, la Mort, s'applique ce qu'elle écrivait en 1941 : " Voici mon testament... plus jamais de guerre. " On a souvent rapproché K. Kollwitz de Barlach. Tous deux sont en effet profondément allemands et russophiles. Mais elle exprime avec une plus grande sobriété des sentiments viscéralement féminins d'horreur devant l'injustice. Très célébrée par l'ex-République démocratique allemande, abondamment montrée dans les pays de l'Europe de l'Est, K. Kollwitz l'a été trop peu en dehors du bloc communiste. Une importante exposition au musée de Hambourg lui a cependant été consacrée en 1982.