José Gutierrez de la Vega
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre espagnol (Séville v. 1791 – Madrid 1865).
Formé à l'école des Beaux-Arts de Séville, il vécut ensuite à Cadix, où la colonie britannique l'influença fortement (Portrait du consul John Brackembury, Madrid, Coll. part.). Installé à Madrid en 1832, il devient peintre honoraire de la Chambre en 1840. Avec son camarade Esquivel, il représente la " montée " vers la capitale d'artistes du Sud, héritiers de la tradition murillesque et qui restent étrangers au Néo-Classicisme officiel. Souvent maltraité par la critique puriste, il trouva en revanche une assez abondante clientèle dans l'aristocratie madrilène. Il a peint des tableaux religieux d'une couleur fluide, un peu vaporeuse, directement inspirés de Murillo, tels que Vierge à l'Enfant (Madrid, Museo romántico) ou Vierges de douleur, et saintes (Sainte Catherine d'Alexandrie, Prado, nouvelles salles du Casón), où se marque une influence progressive de la technique de Goya. Il fut surtout un spécialiste du portrait féminin. Il a peint à diverses reprises la reine Isabelle II enfant ou adolescente (Madrid, palais royal, Museo romántico, Banco de España), plusieurs grandes dames (la Duchesse de Frias, Madrid, coll. d'Albe), des modèles familiers (Portrait de sa femme, Casón) et de nombreux portraits anonymes de jeunes femmes ou d'enfants (Dame à l'éventail, Casón, série de portraits du musée de Séville). Parmi ses portraits d'hommes, celui du Marquis Almonocid de los Oteros (Madrid, coll. part.). Il donna toujours à ses figures, souriantes ou rêveuses, une douceur mélancolique, une sorte de halo mystérieux qui fait songer aux portraits d'un Gustave Ricard, à qui on l'a comparé parfois.