Jean Ignace Isidore Gérard, dit Grandville
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Dessinateur français (Nancy 1803 – Vanves, Hauts-de-Seine, 1847).
Formé auprès du miniaturiste Mansion, puis dans l'atelier de H. Lecomte, il travailla vers 1820 à l'Opéra-Comique où il fréquenta Mlle Mars, Boïeldieu, David d'Angers. Collaborateur fécond des journaux satiriques du temps (de 1830 à 1835, les journaux de Philipon, le Charivari, la Caricature), illustrateur de nombreux écrivains : Swift, La Fontaine, D. Defoe, Florian, il laissa une œuvre considérable. Au contraire de Daumier et de ses émules, qui apportèrent à leurs charges l'accent réaliste des choses vécues, il traita la caricature en symboliste, métamorphosant ses personnages en bêtes ou en végétaux, ou donnant aux animaux, en les vêtant, des attitudes humaines (les Métamorphoses du Jour, 1828 ; les Animaux peints par eux-mêmes, 1839). Presque tous ses dessins ont disparu. Ce qui subsiste témoigne de la force de son génie complexe, trahi par l'imprimerie. Il exprima tantôt une fantaisie poétique (les Fleurs animées, 1847, aquarelles, bibl. de Nancy) qui suscita des imitateurs en Angleterre, tantôt une fantasmagorie visionnaire (Crime et expiation, 1847, lavis, id.) annonciatrice de Redon et que le Surréalisme revendiqua. Il est largement représenté au Musée lorrain de Nancy.