Jan Van der Straeten ou Van der Straet, dit Stradanus
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre flamand actif à Florence sous le nom de Giovanni Stradano, Strada ou della Strada (Bruges 1523 – Florence 1605).
Il apprit son métier chez son père à Bruges et chez Pieter Aertsen à Anvers. Il devint maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1545. Après avoir collaboré avec Corneille de La Haye à Lyon, il se rendit à Venise. Dès 1550 env., il fut actif à Florence, où, pendant près d'un demi-siècle, il a souvent travaillé avec les Médicis et où il rencontra Vasari. Avec ce dernier, il a collaboré à plusieurs travaux au Vatican (de 1550 à 1553) et à Florence, au Palazzo Vecchio (entre 1550 et 1570) : plafond de la chambre d'Éléonore de Tolède et 2 panneaux pour le studiolo de Francesco I de Médicis (Circé et une Verrerie, 1570). Il fut très actif pour la manufacture de tapisserie de Cosme de Médicis, pour laquelle il livra un grand nombre de cartons : scènes religieuses ou mythologiques, scènes de chasse, scènes de l'histoire des Médicis. Il a travaillé également à Naples pour don Juan d'Autriche. Selon Borghini, il serait retourné en Flandre de 1576 à 1578, peut-être pour prendre contact avec les graveurs qui ont reproduit plusieurs suites de ses dessins. Artiste habile, Stradanus, dont les tableaux de chevalet sont rares (la Vanité, la Modération et la Mort, 1569, Louvre), était doué d'une capacité d'invention remarquable, qui lui permit de produire toutes sortes de projets pour des peintures décoratives, des gravures et des tapisseries. Au début, le style de ses œuvres s'apparente à celui de ses contemporains anversois, qui avaient élaboré un Maniérisme anecdotique par lequel ils estimaient pouvoir accorder la vision synthétique et l'élégance des Italiens et le réalisme des Flamands ; de cette époque datent les projets pour la série de gravures intitulées Nova Reperta. Plus tard, sous l'influence de Vasari et de Salviati, Stradanus est devenu un maniériste italianisant, qui n'a jamais pu renier complètement le sens aigu de la réalité, inné chez tout peintre flamand. Cette dualité se manifeste dans ses projets (1567-68, dessins au Louvre, Amsterdam, Stockholm...), pour les tapisseries des Scènes de chasse destinées au pavillon de chasse de Poggio a Caiano, dans la série de la Grande Passion et dans ses illustrations de Dante.