Jan Miel
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre flamand (Beveren-Waes v. 1599 –Turin 1663).
Après une formation probablement anversoise auprès de Gérard Seghers, sa carrière se déroula en Italie, où il se serait rendu dès 1620. Il fit partie de l'Académie Saint-Luc à Rome à partir de 1636, date à laquelle il se lia avec Claude Lorrain, dont il anima parfois les paysages de personnages. Il entra en 1640 dans l'atelier d'Andrea Sacchi, où il demeura peu de temps, se spécialisant, pour un temps, à l'exemple et à l'imitation de Pieter Van Laer, dit " Il Bamboccio ", dans les scènes de genre populaires (le Repos des champs, 1642, musée de Béziers). Lentement, il glissa de la bambochade (qu'il continua toutefois à pratiquer) à la peinture d'histoire, sous l'influence de son maître Sacchi et de Poussin. Il connut dans ce domaine un grand succès, et travailla à fresque dans de nombreuses églises romaines : San Martino di Monti, San Lorenzo in Lucino, Santa Maria dell'Anima (1647, cycle de la Vie de saint Lambert). Remarquable, pour avoir su passer de la bambochade au " Grand genre ", et célèbre, il fut appelé à Turin par Charles-Emmanuel de Savoie en 1648. Dix ans plus tard, Jan Miel quitta définitivement Rome pour Turin, non sans avoir fait, en 1654, un séjour de huit mois à Parme pour s'imprégner de l'art du Corrège et des Carrache. Dans cette ville, il devint peintre de la Cour en 1659, et travailla pour la Veneria Reale (série de Chasses, auj. à Turin, Museo Civico) et le Palais royal (plafonds : Allégorie de la Paix, Songe d'Annibal, Triomphe de Vénus) jusqu'à sa mort. Le plus célèbre, après les frères Bril, des artistes flamands installés en Italie, Jan Miel est surtout sensible dans ses bambochades à l'influence caravagiste, dans la Chasse à l'oiseau (coll. Baron Rostard de Hertaing) par exemple, ou le Carnaval à Rome (Prado, 1653), alors que ses peintures plus ambitieuses relèvent plutôt de l'esthétique baroque.