Igenuin Albuin Trojer, dit Egger-Lienz
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre autrichien (Striebach, près de Lienz, Tyrol, 1868 – S. Justinia, près de Bolzano, Tyrol du Sud, 1926).
Il fréquenta l'Académie de Munich de 1884 à 1893 et s'installa à Vienne de 1899 à 1911, où l'empereur s'oppose à sa nomination comme professeur. Après avoir enseigné à l'Académie de Weimar en 1912-13, il rejoignit l'armée comme volontaire en 1915, puis il retourna dans son pays natal, où il demeura jusqu'à sa mort. Il est avant tout le peintre des paysans tyroliens, dont il a retracé la vie et le combat pour la liberté dans un style tout d'abord anecdotique, inspiré d'une part de la peinture de genre et d'histoire de Munich, d'autre part de celle de son compatriote Defregger. Vers 1905, il subit l'influence de Hodler ; quatre ans plus tard, il s'oriente vers une facture plus dense, parente de l'Expressionnisme. La Danse macabre de 1809 (Der Totentanz Anno Neun, Vienne, Österr. Gal., 1906-1908) marque une transition. Désormais, Egger-Lienz peint la vie rustique à grands traits, et les paysans symbolisent les diverses étapes et états de la vie. Il crée des cycles d'un expressionnisme monumental sur le thème de la guerre (les Héros, 1915 ; les Soldats inconnus, 1916, Vienne, musée de l'armée). La Missa eroïca (1918, Vienne, Heeresgeschichtliche Museum) montre l'aboutissement d'une mise en scène brutalement décorative. C'est surtout dans ces scènes de guerre et dans les allégories modernes (Premiers Jours de printemps, la Vie, 1915, château de Bruck, Osttiroler Heimatmuseum ; Résurrection, 1924, musée d'Innsbruck) que son talent s'exprime avec le plus de véhémence. Plus pittoresque, le style des œuvres postérieures à 1922 (le Bénédicité, 1928, Vienne, Österr. Gal.) n'a rien perdu de son ampleur. Tempête, le Sacrifice des morts, le Ressuscité, tels sont les titres des fresques que l'artiste exécuta à Lienz en 1925 pour la chapelle commémorative de la guerre et qui demeurèrent jusqu'en 1950 frappées d'interdit.