Iacopo Amigoni

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Naples 1682  – Madrid 1752).

Célèbre de son temps (l'abondance des gravures en est une preuve), puis oublié, il apparaît aujourd'hui comme une personnalité artistique importante du xviiie s. européen. Sans être vénitien, il contribua néanmoins activement, aux côtés de Ricci et de Pellegrini, à l'élaboration du style rococo à Venise, faisant le lien entre le Baroque italien et le Rococo français. Mentionné à Venise dès 1711, formé sur les exemples conjugués des Napolitains (Solimena, Giordano) et des Vénitiens (Balestra), il créa ses premiers chefs-d'œuvre en Bavière au service de l'Électeur, de 1719 à 1728, décorant le palais de Nymphenburg, l'abbaye d'Ottobeuren (1719), le château de Schleissheim (1723-1727 : suite de plafonds représentant des scènes tirées de l'Iliade et de l'Énéide), et peignant des tableaux d'autel (dont trois pour la Frauenkirche de Munich). Après un nouveau voyage en Italie, il se rendit à Londres en 1729 et, à l'exception d'un passage à Paris en 1736, il demeura jusqu'en 1739 à la cour de George II, où il fut recherché pour ses décorations (dont il ne reste plus que celle de Poor Park), pour ses tableaux mythologiques (Vénus et l'Amour, Bologne, coll. Molinari Pradelli) et pour ses portraits (Farinelli, Stuttgart, Staatsgalerie). De retour à Venise, il exécuta de 1739 à 1747 divers tableaux religieux ou décorations mythologiques : Madone du rosaire (église de Prata di Pordenone), Jugement de Pâris (plafond à fresque de la villa Pisani à Strà), puis il passa la fin de sa vie en Espagne, à la cour du roi Ferdinand VI, décorant les résidences du Buen Retiro et d'Aranjuez. Il fut nommé directeur de l'Académie royale de San Fernando.

Parti de la peinture contrastée des Napolitains, il ne trouva vraiment son style personnel qu'en Bavière, apparaissant dès lors, par son emploi de tons pastel et par la luminosité de sa pâte, comme l'un des premiers représentants du Rococo en Europe. Grand voyageur, Amigoni, en partie à l'origine du Rococo bavarois (Holzer, J. B. Zimmermann, Winck), annonçait dans ses dernières œuvres, et parallèlement à Mengs, le style néo-classique. L'Accad. de Venise, les musées de Brest, Bucarest, Stuttgart conservent de ses œuvres.