Philippe Hosiasson

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français d'origine russe (Odessa 1898  – Paris 1978).

Au cours de ses études à la faculté de droit d'Odessa, il fréquente des académies libres et des artistes de l'avant-garde russe. Les troubles révolutionnaires l'amènent à émigrer et, en 1920, il se trouve à Rome, où il fait sa première exposition. En 1922-23, il séjourne à Berlin, expose chez Flechtheim et exécute des décors pour les Ballets romantiques russes. Il se fixe à Paris en 1924 et obtient la nationalité française en 1928. Il expose à divers Salons et principalement, jusqu'en 1939, à celui des surindépendants, dont il est l'un des fondateurs. Après la dernière guerre, sa santé est fortement compromise par une blessure reçue à Dunkerque en 1939. Hosiasson abandonne progressivement son style de décorateur et de peintre figuratif pour arriver à l'Abstraction v. 1948. Il manifeste alors un intérêt particulier pour la matière picturale, qu'il utilise avec violence, animant ainsi des configurations éruptives dont il accentue le relief (Red and Black, 1956, New York, M. O. M. A.). Si cette recherche rejoint les recherches des " signifiants de l'informel " définis par Michel Tapié, qui a présenté en 1956 les peintures d'Hosiasson, il faut voir surtout en celui-ci l'un des premiers " matiéristes ". À partir de 1960, il modère sa technique véhémente et éclaircit sa palette dans de nouvelles compositions de structures plus statiques, qui évoquent les maçonneries de murailles antiques érodées par le temps (Peinture, 1961, Paris, M. N. A. M.). Simultanément, il développe le même thème dans de nombreuses gouaches. Ses œuvres plus récentes se caractérisent par une plus grande souplesse et la ductilité d'une matière qui semble tout à la fois construire et détruire la forme (Monet, 1973). Il illustre aussi de nombreux livres (le Crève-Cœur, d'Aragon). Les principales expositions particulières d'Hosiasson ont eu lieu : à Paris, gal. Stadler (1956), gal. Karl Flinker (1961 et 1966), gal. Regard (1976) et au M. N. A. M. en 1973 ; à New York, Kootz Gal. (1957, 1958 et 1959) et Martha Jackson Gal. (1962) ; au musée de Verviers, Belgique (1965), et en Italie, à la gal. Lorenzelli, de Bergame (1968). L'œuvre du peintre est représenté dans les musées de Paris, Saint-Étienne, Stockholm, Skopje, Vienne, Tel-Aviv, et dans plusieurs musées des États-Unis.