John Hilliard

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste britannique (Lancaster 1945).

Il fait ses études au Lancaster College of Art (1962-1964) puis à la St Martin's School of Art, Londres (1964-1967). Alors que la photographie n'est à l'origine qu'un moyen de conserver le souvenir de sculptures environnementales éphémères (Affirmation, 1966), Hilliard crée, à partir de 1968, des œuvres exprimant la relation entre photographie et sculpture, ainsi au Camden Arts Centre, où il recouvre une salle de journaux juxtaposés à des photographies d'œuvres plus anciennes. 765 balles de papier est la première œuvre réalisée dans l'intention de la photographier.

À partir de 1970, Hilliard travaille exclusivement avec la photographie, créant des environnements colorés, telle l'illumination périphérique. Utilisant les mécanismes du médium photographique, il joue sur le " potentiel de manipulation à l'intérieur des limites de l'outil photographique lui-même " (Appareil photographique rappelant sa propre condition, 1971). Sont alors mis à contribution la sensibilité de la pellicule (Douze Représentations du blanc, 1972), les jeux entre ensemble et détail, net et flou, proche et lointain (She Seemed to Stare..., 1977, Dijon, F. R. A. C. Bourgogne), les variations de cadrage (Cause of Death, 1974), le mouvement de l'appareil (Arrested Curve/Curve Arrested, 1979, Stuttgart, Staatsgal.). Dans les années 80, tout en continuant à expérimenter l'impossibilité d'atteindre la vérité d'un objet par son image (Matrix, 1987, image d'une molécule d'A. D. N.), il utilise fréquemment un système de confrontation d'images semblables traitées différemment, intégrant la dualité des représentations (Ombres noires, 1984) et l'imprécision des figures déformées (Sixty-nine, 1986). Le diptyque permet ainsi une tension entre des éléments statiques et mobiles, suggérant des incidents narratifs dramatiques (Mimetic Appearance, 1981 ; Code, 1982), et un contraste entre ombre et lumière (Shadow of Death, 1985), renforcé, depuis 1983, par l'usage d'un procédé à base de fibres optiques accentuant certains contrastes colorés, le scanachrome. Choisissant dans ses œuvres récentes une thématique souvent proche du film noir ou du roman-photo, Hilliard fait baigner ses scènes dans une atmosphère froide, ambiguë ou mystérieuse (Red Light, 1982; Acte de vol, 1986). Souvent exposé à Londres par la galerie Lisson (depuis 1970) et à Paris par la galerie Durand-Dessert (depuis 1976), son œuvre a fait l'objet d'importantes expositions à l'I. C. A. de Londres en 1984 et à l'université de Chicago en 1989.