André Heurtaux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1898 id. 1983).

Après ses premiers travaux d'amateur, il découvre le Cubisme en 1922 dans une exposition d'André Lhote à Paris ; il expose au Salon des indépendants à partir de 1925 puis à celui des surindépendants, auquel il restera fidèle toute sa vie. Il évolue vers la peinture non figurative de tendance géométrique et, après une période de tâtonnements (Composition sur fond bleu, 1932, Cholet, musée des Beaux-Arts), il donne en 1933 un tableau magistral, Composition grise à degrés (Stiftung für konstruktive Kunst, Frauenfeld, Allemagne), qui montre une peinture de format rectangulaire composée de deux surfaces, l'une blanche, l'autre noire, séparées par une ligne diagonale en forme d'escalier. Le caractère élémentaire de la composition, l'absence de couleur, la neutralité de la facture, le recours aux jeux et du positif et du négatif donnent toute sa force à cette œuvre qui ne le cède en rien aux recherches les plus extrémistes conduites par les peintres polonais de la même époque tels que Wadyslaw Strzeminski et Henryk Stazewski. Il rencontre à plusieurs reprises Piet Mondrian et adhère à l'association Abstraction-Création en 1937, au moment où elle prend fin. Par la suite, ses œuvres, qui sont longuement étudiées au moyen du dessin et patiemment fabriquées au moyen de couches fines de peinture, vont jouer de compositions toujours très simples, généralement fondées sur des diagonales et des couleurs atténuées à base de gris, d'ocres et de terres. Heurtaux mènera une vie effacée jusqu'à sa première exposition personnelle, en 1972, à la gal. Denise René, à Paris, qui lui vaudra un regain d'attention. Le musée de Cholet lui a consacré une rétrospective importante en 1983. Il est représenté au musée de Cholet ainsi qu'au musée de Grenoble (Composition n° 115, 1968-71).