Heinrich Maria von Hess

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Düsseldorf  1798  – Munich  1863).

Il fut, comme son frère Peter, élève de son père graveur, C. E. Christoph Hess ; puis il travailla à l'Académie de Munich chez Langer de 1813 à 1817 et acheva seul sa formation. La Foi, l'Espérance et la Charité (1899, Saint-Pétersbourg, Ermitage) garde la marque du Néo-Classicisme issu de Düsseldorf. En 1820, il exécuta la fresque de la glyptothèque de Munich, Apollon et Daphné, d'après le carton de Cornelius. De ses premières années munichoises datent une Mise au tombeau (Munich, église des Théatins), les Portraits de son frère et de ses belles-sœurs (coll. Schäfer). L'attitude et le caractère simple, direct des portraits font de ces tableaux le meilleur du style Biedermeier. À Rome (1821-1826), Hess se joignit à Begas l'Ancien, à Schnorr et à Thorvaldsen, et fit partie du cercle d'artistes qui gravitaient autour du prince Louis de Wittelsbach. Il étudia Giotto, le quattrocento, Raphaël ; bien qu'il estimât beaucoup Overbeck, il n'entretenait pas d'étroites relations avec lui. De vastes paysages de campagne (Hambourg, Kunsthalle), les portraits romantiques de Thorvaldsen, 1823 (Munich, Schackgal.) et de la Marquise Fiorenzi (Munich, N. P.) datent de cette époque. Les personnages y paraissent transportés dans une sphère idéale grâce à des motifs de composition Renaissance et classiques. Dans le vaste tableau du Parnasse (1826, id.), Hess réalisa, à partir du modèle romain de Mengs, une composition en triangle strictement raphaélesque. Ses activités officielles nuisirent à la variété et à la fraîcheur de coloris qui le distinguaient des Nazaréens. En 1826, il fut nommé professeur à l'Académie de Munich et directeur de l'Institut du vitrail et, de 1847 à 1849, directeur de l'Académie. Il fut chargé en 1827 de la décoration de la chapelle royale de Tous-les-Saints et en 1837 de celle de la basilique Saint-Boniface (fresques détruites, cartons conservés à Munich, Karlsruhe et Bâle). Cette chapelle constituait, grâce à son unité, une réalisation monumentale sans précédent, dans la lignée des Nazaréens. Au thème pictural, à maints égards comparable à celui de Cornelius, correspond la conception lyrique sévère d'un Overbeck. L'archaïsme du fond doré, exigé par le roi, donne un caractère nettement giottesque à la composition. En regard des œuvres monumentales, le vitrail tient une place importante dans son œuvre (cathédrales de Ratisbonne et de Munich). Un retable comme celui de la Sainte Conversation (1853, Munich, Neue Pin.) s'inspire de la peinture de la haute Renaissance.