Francisco Henriques

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre portugais d'origine flamande ( ? – Lisbonne 1518).

Cet artiste, dont l'origine étrangère est confirmée par des documents et que l'on suppose de formation flamande, émigra sans doute au Portugal à la fin du xve s. Il fut le beau-frère du peintre royal Jorge Afonso. Il est mentionné pour la première fois en 1509 comme participant à la décoration de l'église S. Francisco d'Évora, restaurée par Don Manuel. On sait également qu'il se rendit dans les Flandres en 1512, afin d'y recruter des assistants pour les peintures de la Cour de justice de Lisbonne (Relação), dont on lui avait confié l'exécution " parce qu'il était le meilleur officier de peinture qu'en ce temps il y avait ".

Il mourut de la peste en 1518, laissant inachevée l'œuvre aujourd'hui disparue, qui fut terminée sous la direction de son gendre, Garcia Fernandes.

Commande royale réalisée avec le concours du sculpteur Olivier de Gand, les retables de l'église S. Francisco d'Évora sont les seuls témoignages documentés de l'activité de Francisco Henriques au Portugal. Le retable principal est composé de 16 panneaux groupés en 4 séries (celle de la Vie de la Vierge, séparée de l'ensemble, est actuellement conservée à Alpiarça, musée José Relvas), 6 des 12 autels latéraux se trouvent à Lisbonne (M. A. A.). Ces retables, où l'on reconnaît deux ou trois mains différentes, ont été attribués aux Maîtres de S. Francisco d'Évora. Francisco Henriques est probablement l'auteur des séries de la Passion et de la Vie de la Vierge, dont l'unité de style réapparaît, malgré les différences d'échelle et de conception, dans les panneaux monumentaux des autels qui lui sont également attribués. Si le polyptyque du maître-autel (v. 1503-1508), dont on a remarqué les affinités avec le retable de la cathédrale de Viseu, est une œuvre dont la technique et les réminiscences sont essentiellement flamandes, les autels latéraux — d'exécution postérieure (1509-1511) — manifestent une évolution sensible par leur sens monumental et l'échelle grandeur nature des figures. Tous ces éléments évoquent l'art de Nuno Gonçalves et sont demeurés, après lui, caractéristiques de la peinture primitive portugaise. Dans ces panneaux, dont le chef-d'œuvre est sans doute la Pentecôte (v. 1510, Lisbonne, M. A. A.), le peintre montre qu'il a conservé de sa formation flamande des schémas empruntés à l'art d'Hugo Van der Goes, qu'il est un ordonnateur audacieux et un coloriste puissant, doué d'un sens décoratif. On lui attribue également des cartons de vitraux (Calvaire, monastère de Batalha, salle capitulaire).