Henrik Sørensen
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre norvégien (Fryksände, Värmland, 1882 – Oslo 1962).
Il fréquenta l'atelier Zahrtmann à Copenhague (1904-05) et celui de Matisse à Paris de 1908 à 1910. Certaines œuvres de ses débuts sont marquées par le Fauvisme mais, peu après, il traduisit l'ambiance mystique de la forêt, de l'être humain solitaire en étroit contact avec la nature, thèmes qu'il reprit souvent (Svartbekken, 1909, Bergen, Rasmus Meyers Samlinger). Une suite de compositions, inspirées par la Première Guerre mondiale et par l'entre-deux-guerres, est empreinte de l'angoissante atmosphère de l'époque : trilogie de la Passion (Gethsemani, Golgotha, Pietà, 1921-1925, Oslo, Ng ; Inferno, 1924-25, id.), et l'on retrouve les mêmes caractères dans le portrait de l'écrivain suédois Pär Lagerkvist (1920-21). Après huit années de séjour à Paris, Sørensen revient en Norvège en 1927 ; la province du Telemark, riche en forêts et montagnes, lui inspire les motifs de quelques-uns de ses plus remarquables paysages, ne comportant souvent qu'un personnage solitaire : Paysage du Telemark (1925), le Pan norvégien (1933), Tone Veli, traités en de nombreuses variantes. Simultanément, Sørensen effectue des travaux décoratifs tels que le grand tableau d'autel de la cathédrale de Linköping, en Suède (1934), l'imposante peinture murale du palais de la Société des Nations, à Genève (1939), et le mur de fond (300 m²) du nouvel hôtel de ville d'Oslo (1938-1950). Il réalisa, par ailleurs, des décorations d'églises, de moindre importance. Il était également réputé comme portraitiste et illustrateur. Un musée lui est consacré à Holmsbu, près de Drammen (1972). Une exposition rétrospective a eu lieu à Copenhague en 1986-87 (S. M. f. K.).