Bartholomeus Van der Helst

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Haarlem 1613  – Amsterdam 1670).

Installé avec sa famille à Amsterdam v. 1627, il fut très probablement l'élève du portraitiste Elias, qui a, de toute façon, exercé une grande influence sur lui. Presque exclusivement portraitiste, il est l'auteur de quelques-uns des plus typiques tableaux de corporation de l'école hollandaise, dits " Schutter " et " Regenten-stukken ". Le Rijksmuseum conserve des exemples des années 1639, 1648, 1653, 1655 ainsi que de nombreux et brillants portraits isolés. Dans une première période, assez courte, la manière de Helst reste sévère et tout attentive à la leçon de Hals et de Rembrandt, avec des fonds sombres et unis, des poses frontales simples, d'austères harmonies de noir et blanc (Portrait d'un prédicant, 1638, Rotterdam, B. V. B. ; Portrait d'un inconnu, 1642, musée de Kassel ; Portraits d'un couple, 1646, Rijksmuseum). Le sommet de ce rembranisme, d'ailleurs passager, est sans doute atteint dans la Femme habillée de satin noir de Londres (N. G.), jadis attribuée à Rembrandt, puis à Maes, œuvre d'un exceptionnel raffinement dans son exécution comme dans sa fidélité réaliste. Du reste, à l'imitation de Rembrandt, Helst a quelque peu donné dans l'autoportrait (Varsovie, 1655 ; Florence, Offices, 1662 ; Hambourg). Mais, comme l'atteste déjà son chef-d'œuvre, le Banquet de la garde civique à l'occasion de la paix de Münster dans le local des arquebusiers de Saint-Georges à Amsterdam (1648, Rijksmuseum), Helst devait vite évoluer vers un style plus coloré, plus animé dans la recherche des poses et toujours plus fastueux, où son don de flatteuse et élégante ressemblance fera heureuse alliance avec la plus extrême habileté picturale, en dépit d'une psychologie quelque peu sommaire. De telles qualités expliquent l'immense succès de Van der Helst, qui tend à éclipser Rembrandt auprès de la haute bourgeoisie d'Amsterdam, et sa célébrité presque exagérée aux xviiie et xixe s. Dépassant ainsi le Réalisme monochrome de la première moitié du siècle, Helst mit au point une formule raffinée et pompeuse qui correspond au grand tournant baroque et décoratif des années 1650 et qui marquera nombre de portraitistes comme Tempel, Ceulen, Hanneman, Jan Van Noordt, Helt-Stockade, Bol, Flinck. En dehors de ses grands tableaux corporatifs, qui sont autant d'excellents portraits individuels, mais par trop laborieusement juxtaposés, comme le reprochait à juste titre Thoré, citons, parmi les grandes réussites de Helst, Scriverius (1651, Dresde, Gg), Paul Potter (1654, Mauritshuis, l'un des rares portraits émouvants de Van der Helst), l'opulent Gérard de Wildt (1657, musée de Budapest), l'inoubliable et ridicule Gérard Bicker d'Amsterdam, où les roses et les gris du costume sont d'une délicatesse extrême, le Daniel Bernard (1669, Rotterdam, B. V. B.). Les musées de Lyon et de Reims, le musée Magnin de Dijon (1665) conservent également de bons portraits de femme. Du même style riche de Van der Helst sont caractéristiques ces aristocratiques portraits de famille en plein air (1654, Londres, Wallace Coll. ; Louvre, la Famille Reepmaker, 1669) où le paysage ajoute un élément décoratif au jeu mouvementé des draperies et à une palette de plus en plus raffinée et sensible au luisant des tissus précieux. Deux tableaux très originaux, qui échappent à la production habituelle de l'artiste, sont à mentionner : la Vénus (Lille) et surtout la Jeune Femme dévoilée (Louvre). Bartholomeus Van der Helst eut un fils peintre, Lodewijk (Amsterdam 1642 - id. [ ?] apr. 1682) , qui fut son élève et son imitateur. Trois de ses œuvres sont conservées au Rijksmuseum, dont un Portrait de Willem Van de Velde le Jeune.