Josef Heintz

dit le Vieux

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et architecte suisse (Bâle  1564  – Prague 1609).

Fils de l'architecte Daniel Heintz, Josef se forma auprès de Hans Bock le Vieux avant de se rendre à Rome, en 1584. Il y passa trois années capitales pour son évolution et, tout en travaillant d'après l'antique et les maîtres (dessins d'après Polidoro et Raphaël, à l'Albertina et au musée de Nuremberg), il eut, grâce à Hans von Aachen, la révélation de Corrège et de Parmesan, qui devaient exercer une grande influence sur sa production ultérieure (copie à Munich [Alte Pin.] de la toile de Parmesan, l'Amour taillant son arc, conservée à Vienne, K. M.). Peintre de chambre de Rodolphe II, dès son arrivée à Prague en 1591, Heintz retourna, pour le compte de son souverain, à Rome, puis à Florence en 1593. On le trouve ensuite à Graz (1603), à Innsbruck (1604), à Augsbourg (1604-1608), où il exécute diverses décorations et compositions religieuses (Ascension d'Élie, 1607, église Sainte-Anne ; Pietà avec des anges, église Saint-Michel), et de nouveau à Prague. Artiste singulier et séduisant dont les débuts furent marqués par l'influence de Holbein, bon portraitiste (Portrait de Rodolphe II, 1594, Vienne, K. M.), Heintz est, avec Spranger et Aachen, l'un des représentants les plus typiques du Maniérisme pragois. Il puise son inspiration auprès de Corrège, à qui il emprunte ses figures de femmes, d'un charme sensuel, sa facture moelleuse et sa lumière froide (Diane et Actéon, v. 1600, tableau souvent copié ; Vénus et Adonis, 1609, Vienne, K. M.), et fait preuve d'une grande sensibilité de coloriste. La Vénus endormie du musée de Dijon n'est plus attribuée à Heintz, mais à Dirk de Quade Van Raveysten.