Keith Haring

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste américain (Kunztown, Pennsylvanie, 1958  – New York 1990).

Keith Haring reçoit en 1978-79 l'enseignement de la School of Visual Arts, de New York. Son art est né de l'expression des graffitistes : il s'apparente aux " tags " ou " slangs ", dessins anonymes répétés depuis 1970 par des bandes d'adolescents sur les murs de New York. À partir de 1981, Keith Haring recouvre de graffitis les panneaux publicitaires du métro new-yorkais. Ses dessins imposent très vite leur propre style. La même année, Tony Shafrazi réalise sa première exposition. Keith Haring développe un graphisme inspiré par la bande dessinée et les images électroniques (Untitled n° 2551, 1986). Il privilégie une communication visuelle immédiate.

Dans ses premières peintures, en 1982, il introduit de nouvelles références (arts primitifs anciens de l'Inde, précolombiens). Keith Haring mêle des cultures historiques et médiatiques pour atteindre à une iconographie qui repose sur des archétypes. Comme les artistes américains du Réalisme et du Pop' Art, son art est l'écho d'un monde marqué par ses propres contradictions, partagé entre le paradis que Disneyland offre à tout Américain et la réalité sociale du racisme, de l'exclusion et de la violence.

Son œuvre ne cessera d'évoluer jusqu'en 1990, date de sa disparition, allant jusqu'à créer de véritables environnements : sculptures dont les formes rappellent celles des totems africains, peintures murales réalisées dans des espaces publics.

Il diffusera ses propres images sous la forme de badges, de tee-shirts, d'affiches créées à l'occasion de campagnes antinucléaires, de meetings menés contre l'apartheid en Afrique du Sud. Le C. A. P. C. (Bordeaux) lui a consacré une exposition en 1985 et une rétrospective a été présentée (Turin, Malmö, Hambourg, Tel– Aviv) en 1994-95.