Gavin Hamilton

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre britannique (Lanarkshire, Écosse, 1723  – Rome 1798).

Il fit ses études à l'université de Glasgow, se rendit à Rome v. 1748 et entra chez Agostino Masucci. Son intérêt précoce pour les fouilles archéologiques est attesté par son voyage à Naples en 1748 en compagnie de James Stuart l'" Athénien " et de Nicholas Revett. Hamilton était de retour en Angleterre v. 1752-53 et peignit probablement à cette époque ses portraits des sœurs Gunning (Elizabeth Gunning, Duchess of Hamilton, Lennoxlove, Écosse, coll. du duc de Hamilton). Il se fit d'abord apprécier comme portraitiste, et sa manière tout unie et lisse est une réminiscence de Batoni (William Hamilton of Bangour, Édimbourg, N. P. G. ; le Huitième Duc de Hamilton avec le docteur John Moore et Ensign Moore pendant leur Grand Tour, terminé en 1777, Holyroodhouse, Écosse, coll. du duc de Hamilton). Il revint à Rome en 1756 et fréquenta le cercle de Mengs et de Winckelmann. Les peintures les plus importantes de Hamilton sont les séries tirées de l'Iliade, commencées peu après 1760 et terminées après 1770. Le premier tableau, Andromaque pleurant la mort d'Hector (perdu), dut être achevé en 1761 ; c'était l'un des manifestes du Néo-Classicisme, bien que la Découverte de Palmyre par Wood et Dawkins (en prêt à l'université de Glasgow), en fait un portrait de groupe commémoratif, ait été exécutée en 1758. Hector prenant congé d'Andromaque (entrepris en 1775, University of Glasgow) terminait la série. Ces tableaux, largement diffusés par les gravures de Domenico Cunego (commencées en 1764), permettent de considérer Hamilton comme l'un des fondateurs de la peinture néo-classique à Rome, avec Mengs, dont le Parnasse (Rome, Villa Albani) date de 1761. L'artiste exécuta une seconde série inspirée d'Homère (Histoire de Pâris et d'Hélène) entre 1782 et 1784 pour la " Stanza d'Elena " à la villa Borghèse à Rome (3 des originaux sur 8 sont conservés au Museo di Roma).

Durant son long séjour romain, Hamilton prit une part active aux fouilles, aux restaurations ainsi qu'à l'expédition en Angleterre de maintes statues classiques ; il comptait parmi ses clients des collectionneurs notoires comme Charles Towneley et William Weddel. Il joua aussi un rôle d'intermédiaire pour l'achat de certains tableaux, par exemple la Madone Ansidei de Raphaël (Londres, N. G.).

L'intérêt de Hamilton pour l'archéologie, sa position à Rome comme défenseur des modèles classiques et dans le commerce d'art font de lui, autant que son œuvre proprement dite, une figure essentielle du mouvement néo-classique. Il influença non seulement Benjamin West et Canova, mais aussi David, dont le Serment des Horaces doit à Hamilton quelque peu de son sujet et de son style.