Karl Otto Götz

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Aix-la-Chapelle  1914).

En 1931-32, il étudie à l'École des arts décoratifs de Francfort, où il subit l'influence du Bauhaus, et réalise sa première toile abstraite en 1933. Condamné par l'avènement du nazisme, il s'initie néanmoins à l'évolution de l'art libre à travers Klee, Ernst, Kandinsky. En 1936, il entreprend des essais sur des films abstraits et des photogravures. De 1948 à 1953, il publie la revue Meta, qui fait une large place à l'avant-garde européenne, en liaison avec le mouvement Cobra. Sa première exposition personnelle a lieu en 1946 (Wuppertal, Studio Rasch). Au niveau pictural, après des débuts surréalistes, il exécute en 1949 une série de tableaux sur un même thème : " Variations... ", un ensemble de toiles qui se répondent et se complètent en une sorte de " cinétisme " avant la lettre. À mi-chemin entre une Abstraction souple à la manière d'Arp et un certain Surréalisme proche de Gorky ou de Matta, il trouve sa voie dans un Néo-Expressionnisme non tout à fait dégagé encore de la figuration (Komposition I et II, 1952). Mais il s'oriente très vite — à partir de 1954 — vers une peinture plus libre, d'une ample gestualité, dans la ligne de l'Action Painting avec des accents lyriques qui vont en s'affirmant. Comme chez Sonderborg ou Mathieu, l'importance de la vitesse et la saisie immédiate du temps sont capitales. L'unité et l'éloquence résident dans l'infaillibilité du premier jet (Brest, 1957 ; Peinture, 28-1-1955, Duisburg, Wilhelm Lehmbruck Museum). Parfois, la couleur éclate avec non moins de violence — un rouge flamboyant : Tulin (1958) — ou se nuance au contraire à l'extrême : Nova I (1961). Götz est resté depuis totalement fidèle à cette écriture torrentueuse et personnelle, qui correspond pour lui à une sorte de souffle et de rythme vital. Sa première exposition à Paris eut lieu en 1954 (gal. Greuze), préfacée par E. Jaguer. Il a participé à de nombreuses manifestations internationales (Documenta 2, Biennale de Venise, 1958) ainsi qu'aux expositions de Cobra et du groupe Phases. Ses œuvres figurent dans de nombreux musées en Allemagne (Darmstadt, Duisburg, Essen, Mannheim, Wiesbaden) et à Seattle, à Montevideo, à Amsterdam.