GuÐmundur GuÐmundsson Ferró, dit Erró

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre islandais (Ólafsvík , Islande, 1932).

Il fait ses études à l'Académie des beaux-arts de Reykjavik puis d'Oslo, voyage dans divers pays (1953 à 1957) et s'installe à Paris en 1958. Il participe aux divers mouvements d'avant-garde et s'inscrit très vite, après avoir subi l'influence de Matta, dans les rangs d'une figuration narrative, dont il est l'un des membres les plus actifs. Face à la fragmentation du visible produite par la multiplication mécanique des images, Erró procède par la juxtaposition d'éléments figuratifs divers, photographies de presse et bandes dessinées, illustrations publicitaires et chefs-d'œuvre de l'art classique, d'abord assemblés en collages puis reportés sur la toile en grand format. Le mariage d'images diverses et fragmentées permet ainsi la création d'un ordre narratif critique rempli d'un humour souvent grinçant, qui se développe dans des séries composées de nombreux tableaux : les Monstres, 1968, les Perspectives, 1972, l'Ouest vu par l'Est, 1977. Les scapes accumulent sur la toile des éléments du même type : nourriture (Foodscape, 1964, Stockholm, Moderna Museet), bandes dessinées (Comicscape, 1971). Autrement, c'est par la juxtaposition d'éléments contrastés, comme dans Chariot de feu (1983, musée de Dole), où des cow-boys de bandes dessinées font face aux constructeurs de Fernand Léger, que l'artiste obtient des images où la société de consommation, la politique, la publicité et l'art sont soumis à un regard critique.

Erró est représenté dans de nombreux musées français (Paris, M. N. A. M., Grenoble, Marseille) et étrangers (New York, M. O. M. A.).

En 1981, son œuvre a fait l'objet d'une rétrospective itinérante en Scandinavie ; il a représenté l'Islande à la Biennole de Venise en 1986.