Jean-Baptiste Armand Guillaumin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1841  – id. 1927).

Fonctionnaire de son état, Guillaumin étudia la peinture à l'Académie Suisse, où il rencontra Cézanne en 1863, puis se lia avec Pissarro. Il exposa au Salon des refusés (1863), participa aux expositions du groupe impressionniste en 1874, 1877, 1880, 1881, 1882, 1886 et au Salon des indépendants en 1886. Grand admirateur de Cézanne, il peignit souvent avec lui au bord de la Seine v. 1873 et séjourna avec lui à Auvers-sur-Oise, chez le Dr Gachet. En 1891, il gagna dans une loterie une importante somme d'argent, qui le rendit indépendant. Il voyagea dans le Midi, en Auvergne, en Hollande, puis se fixa à Crozant, dans la Creuse (1893). Attiré d'abord, comme Pissarro, par la manière vigoureuse de Courbet, il exécuta ensuite avec Cézanne quelques paysages parisiens nuancés, aux tons clairs : le Pont Louis-Philippe (1875, Washington, N. G.), la Route tournante (1875-1877), le Port de Charenton (1878, Paris, musée d'Orsay). Après 1885, en partie sous l'influence de Signac, ses tons devinrent de plus en plus vifs et arbitraires (les Bords de la Creuse à Crozant, 1894, anc. coll. du comte A. Doria), et il exécuta de nombreux pastels des paysages limousins (Crozant, 1897, musée de Limoges ; Neige fondante dans la Creuse, 1898, Genève, Petit Palais, fondation Ghez). Ses paysages de Crozant ou des Ruines de Crozant (1920, musée de Guéret) sont caractéristiques de sa dernière manière : touches plus serrées, contrastes parfois violents. Il est représenté au musée d'Orsay à Paris et dans de nombreux musées, en particulier ceux d'Agen, Bayonne (coll. Personnaz), Guéret, Rouen, Saint-Quentin. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Genève, Petit Palais) en 1992 et à Cologne (Wallraf-Richartz Museum) en 1996.