Paul Guigou

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Villars, Vaucluse, 1834  – Paris 1871).

Né dans une famille aisée, Guigou était clerc de notaire à Apt quand s'éveilla sa vocation artistique (1851). Il usait de ses moments de liberté pour peindre des paysages sur le motif. Il s'installa en 1854 à Marseille où il reçut les conseils de Loubon, et participa à partir de cette date aux expositions de la Société artistique des Bouches-du-Rhône, où, parmi des peintres locaux, figuraient Corot, Rousseau, Diaz, Puvis de Chavannes. Un voyage à Paris lui fit connaître les peintures de Courbet, qui l'influencèrent fortement. La Route de la Gineste (1859), la Lavandière (1860) et le Paysage de Provence (id.), tous trois au musée d'Orsay, Paris, témoignent de la sensibilité avec laquelle l'artiste rendit dans un profond réalisme la sèche limpidité provençale. En 1862, il rompit avec la carrière notariale et, sous-estimé de ses compatriotes, se fixa à Paris, en réservant de longs séjours à son pays natal. Il figura à tous les Salons à partir de 1863. Son premier envoi, les Collines d'Allauch (1862, musée de Marseille), prouve sa science à conserver, dans une œuvre de grandes dimensions, l'émotion des études exécutées en plein air. Si les environs de Paris l'inspirèrent parfois (Vue de Triel, musée de Marseille), Guigou demeura l'interprète fidèle et tendre des sites provençaux. Souvent accompagné dans ses promenades par Monticelli, son art revêtit un aspect très différent. Peintre de la réalité, Guigou s'apparente plutôt à Bazille, avec qui il retrouvait les impressionnistes au café Guerbois. Leur commune origine méridionale les tint écartés de l'école naissante, qui exprimait la luminosité de l'atmosphère par une vibration mouvante.

Engagé comme professeur de dessin par la baronne de Rothschild en 1871, le peintre entrevoyait un répit à ses années de gêne pécuniaire, quand il fut frappé par une congestion cérébrale. L'artiste est représenté dans les musées de Marseille, d'Aix-en-Provence, d'Avignon, de Montpellier, de Toulon et de Périgueux, et à Paris au musée du Petit Palais.