Nicolae Ion Grigoresco

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre roumain (Pitaru-Dambovitza  1838  – Campina  1907).

Il se forme chez Anton Chladek, peintre de miniatures, de portraits et d'icônes, et, à partir de 1853, exécute le décor de l'église d'Agapia, (1858-1860). Il se rend en 1861 à Paris, où il travaille dans l'atelier de Sébastien Cornu, puis à Barbizon et à Marlotte, et ne rentre à Bucarest qu'en 1869. Il participe en 1867 à l'Exposition universelle de Paris, en 1868 à l'exposition des peintres de Fontainebleau. Il prend position contre l'enseignement académique et introduit en Roumanie la peinture de plein air et l'art indépendant.

Après un voyage en Italie (1873-74), il s'établit pour quelques mois à Bacău, en Moldavie (1874), où il peint plusieurs portraits de Juifs qui comptent parmi ses meilleures toiles. En 1876-77, de nouveau en France, il rencontre les impressionnistes et éclaircit sa palette tout en confirmant son goût pour l'expression spontanée de ses sensations visuelles.

La guerre d'indépendance contre les Turcs (1877-78), à laquelle il participa, fit de Grigoresco non pas un peintre militaire, mais un témoin de la souffrance humaine, qu'il dépeint avec une saisissante et profonde vérité. De 1879 à 1886, il revint à plusieurs reprises en France, peignit en Bretagne et les bord de la Seine. Il s'établit en 1887 définitivement en Roumanie, dont les paysages continuèrent à lui offrir d'innombrables motifs.

Les années 1880 marquent le sommet de sa production. Sa technique s'élargit et se simplifie : pâtres et Bohémiens sont brossés dans une pâte souple et large alliée à des couleurs intenses (Fillette à la cruche, Bucarest, G. N. ; Char à bœufs, musée Simu). Vers 1900, ses couleurs s'estompent dans une gamme de camaïeux vibrants et subtilement nuancés, les proportions de ses personnages s'allongent, ses compositions s'organisent selon une ordonnance décorative où une sorte de symbolisme personnel se fait jour (la Rêveuse, musée Simu). Ses tableaux figurent principalement au musée de Bucarest. Un musée Grigoresco est installé dans la dernière demeure de l'artiste, à Campina.