Giuseppe Santomaso
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Venise 1907 – id. 1990).
Il étudia à l'Académie de Venise. Après un séjour à Paris, il participa au mouvement Corrente, ensuite au Fronte Nuovo delle Arti et au Gruppo degli Otto : c'est au cours de cette période que ses premières recherches vers l'abstraction, inaugurées sous l'influence de Braque, prirent un tour lyrique et instinctif, qui allait caractériser toute sa production. Entre 1948 et 1950, ses œuvres révèlent en effet une nette mise en valeur de la couleur, qui l'emporte sur la construction formelle précédente : la couleur demeure un élément essentiel dans la traduction d'une expression instinctive, fondée sur l'automatisme du " geste " et sur l'exploitation d'une pâte raffinée dans ses transparences et ses vibrations : l'Ora delle cicale (1953, musée de Rio de Janeiro), Ritmi rurali (1954, Rome, G. A. M.). À partir de 1950, l'influence de l'informel est sensible dans l'enrichissement de la matière, où le signe s'inscrit comme une structure, à l'exemple sans doute de Hartung : Vie secrète (1958, Venise, coll. Guggenheim), Suite frioulane (1963, Florence, G. A. M.), Fermento (1962, musée de Sarrebruck). Dans une série contemporaine de " Paysages ", les couleurs se limitent à de séduisantes tonalités " naturelles " : Incendio a Santa Maria de Mar (1959, Amsterdam, Stedelijk Museum), Angoscia a Gravina (1960). Dans ses œuvres plus récentes, le tissu chromatique, étalé sur des surfaces larges et régulières, acquiert une nouvelle fonction constructive : Immagine n° 12 (1965, musée de La Chaux-de-Fonds). De 1971 à 1974, il enseigne aux Beaux-Arts de Venise. Santomaso participe à la Documenta de Kassel (1955, 1959 et 1964) et à la Biennale de Venise (1972). Il eut plusieurs rétrospectives, à Amsterdam et Bruxelles en 1960, à Venise en 1982, et juste après sa mort une nouvelle rétrospective lui a été consacrée à Locarno (Suisse).