Giovanni Battista Benvenuti, dit l'Ortolano
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre italien (Ferrare v. 1487 – mort après 1527).
Les renseignements permettant d'éclairer la carrière de l'artiste sont à peu près inexistants, et celui-ci a été pendant longtemps assimilé à Garofalo. La formation d'Ortolano à Ferrare, sous l'influence de Costa, se place dans le contexte des années 1510, période de renouveau classique. L'artiste subit aussi l'influence de Dosso Dossi et, plus généralement d'un certain giorgionisme (Adoration de l'Enfant, Baltimore, Walter A. G.). Ses premières œuvres sont fortement teintées de saveur locale. La Pietà de la P. N. de Ferrare, la petite Nativité du Louvre, sont nourries du souvenir d'Ercole de' Roberti. Ortolano tire de ses modèles, aux poses classiques, un parti illusionniste accentué par des éclairages rasants qui confèrent un accent naturaliste à ses œuvres. Il n'y a rien d'excentrique ou de romantique chez ce Ferrarais austère, qui tomberait dans l'académisme (Crucifixion avec des saints, Brera) si la couleur et la lumière ne venaient tout animer. Un sentiment religieux sincère, s'exprimant avec une simplicité terrienne, a fait comparer Ortolano à Moretto. Promoteur discret de la " peinture directe ", qui se développera au siècle suivant, l'artiste se situe, dans la Circoncision avec plusieurs saints (Rome, coll. Patrizi), " à mi-chemin entre Raphaël et Zurbarán " (R. Longhi). La Pietà de Naples (1521, Capodimonte) et la Sainte Marguerite (1524, Copenhague, S. M. f. K.), ses dernières œuvres datées, montrent l'artiste fidèle à son idéal de classicisme simplifié. Parmi ses meilleures œuvres, on peut encore citer : la Nativité (1527) de la Gal. Doria Pamphili à Rome, Saint Sébastien entre les saints Roch et Demetrius (Londres, N. G.), Saint Jean à Patmos (Venise, coll. Cini).