Gaston Bertrand
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre belge (Wonck, prov. de Liège, 1910-Bruxelles 1994).
Il suit des cours du soir à l'Académie de Saint-Luc à Saint-Gilles-lez-Bruxelles (1927-1931), puis fréquente l'Académie de Saint-Josse-ten-Noode (1936). Avec Anne Bonnet et Louis Van Lint, il participe entre 1938 et 1945 à l'activité des groupes Route libre et Apport et, en 1945, à la fondation de la Jeune Peinture belge. Il fut d'abord marqué par Evenepoel, Ensor, Picasso dans ses portraits et ses vues de plage (la Grande Plage, 1942-43, Bruxelles, M. R. B. A.). À partir de 1949 environ, il évolue vers l'abstraction de tendance géométrique, tout en gardant une référence à la réalité. Il va se montrer très marqué par l'architecture, en particulier à la suite de son voyage en Italie, à Rome, Florence, Sienne et Bologne en 1953 (Hommage à Michel-Ange, 1955, Bruxelles, M. R. B. A.). Les compositions de plans colorés (Architecture, 1949, id.) font place à des structures plus complexes (Florence III, 1961, musée d'Anvers). L'implantation des monuments, la configuration des villes retiennent surtout l'attention de l'artiste : à partir de 1957, il s'inspire de l'abbaye de Montmajour près d'Arles, puis se consacre à partir de 1962, aux sites de Saint-Martin-Vésubie et Venanson dans l'arrière-pays niçois. Bertrand a traité parallèlement, peut-être avec moins de réussite, le thème de la figure humaine (Figure aux éléments dispersés, 1971, Bruxelles, M. R. B. A.). Membre du groupe Espace en 1952, il a exposé à Paris chez Colette Allendy en 1956, puis gal. La Roue en 1958, 1964, 1966. L'art de Gaston Bertrand se situe non loin de celui de Ben Nicholson et d'Arturo Bonfanti dans sa volonté de traduire en termes picturaux l'espace et le rythme. Bertrand est représenté dans les musées belges, surtout à Bruxelles, ainsi qu'à La Haye (Gemeentemuseum) et à Paris (Odéon, 1968, Paris, M. N. A. M.).