Otto Freundlich

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre et sculpteur allemand (Stolp, Poméranie, auj. Stupsk 1878  – en déportation, camp de Lublin-Maïdanek, Pologne, 1943).

Presque toute sa carrière s'est déroulée en France. Après des études d'histoire de l'art (1903-1904) et un séjour à Florence (1905-1906), il fréquente l'École d'art de Lothar von Kunowski à Berlin (1907-1908). En 1909, il s'installe à Paris, au Bateau-Lavoir, où il rencontre Picasso, Braque, Juan Gris, Max Jacob. Entre 1910 et 1913, il expose à Paris (gal. Clovis Sagot), à Berlin (Nouvelle Sécession, premier Salon d'automne allemand) et à Cologne (Sonderbund). Il rentre en Allemagne en 1914 à la déclaration de guerre. Il collabore à la revue Die Aktion et devient membre du Novembergruppe en 1918. Il est à cette époque proche de l'abstraction du Blaue Reiter (la Mère, 1921.) mais aussi de l'Expressionnisme. Il participe au dadaïsme à Cologne, puis se rapproche du groupe des artistes progressistes (die Progressiven) et publie dans la revue a bis z. À son retour à Paris en 1924, il met au point une expression personnelle, fondée sur l'abstraction, où la couleur et la forme s'apparentent à l'art de la mosaïque (Grun-Rot, 1939, Cologne, Museum Ludwig) et qui n'est pas si éloignée de l'art de R. Delaunay. Il exécute des gravures sur bois et sur zinc, où dominent les contrastes de noir et blanc, des dessins très poussés à l'encre de Chine et des sculptures. Il participe à Cercle et Carré puis, entre 1932 et 1935, il est un des membres les plus actifs du groupe Abstraction-Création.

En 1938, la gal. Jeanne Bucher organisa une exposition pour son soixantième anniversaire. La guerre de 1939 mit malheureusement fin à l'activité de Freundlich, qui fut arrêté en février 1943, interné à Drancy, puis envoyé en déportation, où il mourut. L'essentiel de son œuvre, qui était resté dans son atelier de Paris, a été donné au musée de Pontoise en 1969 avec celle de sa compagne, Jeanne Kosnick-Kloss. L'artiste est également représenté à Paris (M. N. A. M.) et au musée de Saint-Étienne. Une exposition lui a été consacrée (musée de Rochechouart) en 1988.