Federico Zuccari

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Sant'Angelo in Vado v. 1540  – Ancône 1609).

Élève de son frère Taddeo à Rome, Federico travaille avec lui à l'appartement Carafa du palais du Vatican (1556), au dôme d'Orvieto (1559), au château Orsini de Bracciano et à Caprarola. Federico met à profit sa longue carrière à modeler son style sur celui de son maître en une série de formules facilement imitables. Sa première œuvre personnelle est la décoration extérieure de la maison de Tizio da Spoleto, à côté de Saint-Eustache, qui témoigne des débuts de son autonomie stylistique, même s'il continue à travailler avec son frère (Scènes de la vie de la Vierge, S. Maria dell'Orto, 1561). Il participe avec Santi di Tito et Baroche à la décoration du Casino de Pie IV et de certaines salles du Belvédère. Il entreprend un voyage à Venise, à la portée déterminante pour sa formation, afin de compléter la décoration de la chapelle du cardinal Grimani à S. Francesco della Vigna (Adoration des Mages, 1564). À la suite d'un voyage en Italie du Nord, Federico séjourne à Florence, où il collabore aux " apparati " pour l'arrivée de Giovanna d'Austria et peint le rideau, une scène de chasse (modèle aux Offices, 1565), pour la représentation de la Cofanaria. En 1566, il est à Rome et exécute des fresques dans la villa du cardinal Ippolito d'Este à Tivoli. À la mort de son frère, il achève plusieurs travaux : Trinità dei Monti, S. Marcello al Corso, Sala Regia ainsi qu'au palais Farnèse à Rome et à Caprarola (1566-69). Au début des années 1570, il peint deux grands retables pour le dôme d'Orvieto ainsi que les Scènes de la vie de sainte Catherine à S. Caterina dei Funari et la Flagellation dans l'oratoire du Gonfalon. Ces dernières œuvres sont les plus représentatives des années antérieures à la décoration de la coupole de S. Maria del Fiore à Florence (1575/76-79), où il succède à Vasari. Son activité s'étend à la France, aux Flandres et à l'Angleterre, où il peint un portrait d'Elisabeth I. De nouveau à Rome en 1580, il travaille au Vatican dans la chapelle Paolina puis peint pour S. Maria del Baraccano à Bologne la Procession de saint Grégoire (connue par des dessins et des gravures), critiquée par le milieu artistique bolonais. L'artiste réagit avec une œuvre satirique, Porta Virtutis, qui entraîne son renvoi de l'État pontifical. En 1582, il est à Venise, où il participe à la décoration de la salle du Grand Conseil ; il obtient le permis de rentrer dans l'État pontifical et décore à Lorette la chapelle des ducs d'Urbino dans la basilique de la S. Casa. Il séjourne en Espagne entre 1585 et 1588 et travaille à l'Escorial. Au cours de ses dernières années (1603-1609), il voyage dans l'Italie du Nord (Venise, Pavie, Mantoue, Turin, Bologne, Ferrare, Parme, Ancône), voyages dont des fresques et des retables portent témoignage. Personnalité dominant le milieu romain à la fin du xvie siècle, et dont l'influence artistique s'étend largement grâce à la diffusion des gravures, il est élu président de l'Académie de dessin à Rome en 1593, publie en 1607 son traité théorique, Idea de' pittori, scultori et architetti, qui propose une méthode capable d'éviter la décadence de l'art. La maison qu'habitait Federico Zuccari à Rome, le palais Zuccari (actuelle bibliothèque Hertziana), est décorée de fresques de l'artiste à sujets profanes.