Eusebio Sempere

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol .

Il fait ses études à l'École des beaux-arts de Valence. De 1949 à 1958, il vécut à Paris, où il fréquenta Arp, Vasarely et les peintres constructivistes de la gal. Denise René. Dès 1949, sa peinture est abstraite. À partir de 1954, il s'intéresse aux problèmes de l'art cinétique avec ses " boîtes ", œuvres tridimensionnelles dans lesquelles l'utilisation de la lumière et du mouvement réels joue un grand rôle. Il abandonne ensuite ces recherches expérimentales pour se consacrer aux problèmes de la lumière et des vibrations optiques. Son œuvre se caractérise alors par son lyrisme et sa liberté, et c'est l'un des rares peintres pour qui la nature et le paysage ne sont pas opposés à la géométrie et aux règles optiques. Il a réalisé ainsi de nombreux tableaux à partir d'un paysage ou d'une impression réelle. Vers 1964, parallèlement à ses œuvres semi-paysagistes et lyriques, on constate un retour à des recherches cinétiques avec des mobiles de tiges d'acier chromé où les effets proviennent du mouvement du spectateur par rapport à l'œuvre. Cette tendance plus expérimentale s'est vue confirmée par ses travaux au Centre de calcul de l'université de Madrid, où certaines de ses œuvres ont été réalisées avec une collaboration scientifique et l'aide d'un ordinateur. Sempere a également travaillé à Valence avec le groupe Antes del Arte, composé de peintres et de techniciens. Pourtant, l'aspect plus lyrique de son tempérament se manifeste toujours, par exemple dans le livre de sérigraphies, sur des poèmes de Góngora, réalisé en 1969, édité par le musée d'Art abstrait espagnol de Cuenca. On y retrouve les mêmes références à un paysage ou à une saison. La sensibilité de Sempere pour la couleur et la lumière y est présente à chaque page. L'expression de l'artiste repose sur des formes simples, géométriques, dont la répétition vise à l'extension du champ pictural. L'artiste est également l'auteur de sculptures en acier chromé, datées de 1973-1974, dont l'assemblage d'éléments modulaires produit des effets similaires. Il est représenté notamment aux M.O.M..A. de New York, au Fogg Art Museum de Cambridge (Mass.), au musée d'Art abstrait espagnol à Cuenca, au Musée de Bilbao, à l'Instituto Valenciano de Arte Moderno de Valence, aux M.A.M. de Rio de Janeiro, Barcelone, Atlanta, Valence.