Juan de Espinal

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Séville 1714  – id.  1783)

L'une des plus intéressantes figures de Séville dans la seconde moitié du xviiie siècle, il fut disciple et gendre de Domingo Martínez et hérita de son atelier en 1749. Il joua un rôle déterminant dans la fondation de l'Académie sévillane des Tres Nobles Artes dont il fut le premier directeur (1771). Abondante, son œuvre religieuse se situe certes dans la tradition de Murillo mais reflète aussi, dans son élégance, les influences de la peinture française contemporaine (Saintes Juste et Rufine, 1759, Ayuntamiento de Séville ; Saint Charles Borromée donnant la communion aux pestiférés de Milan, église Saint-Nicolas de Bari, Séville, 1778). Son œuvre la plus célèbre est l'ensemble de vingt-six toiles narrant la vie de saint Jérôme, réalisées entre 1770 et 1780 pour les hiéronymites de Buenavista (dans leur majorité au musée de Séville). De 1776 à 1781, il réalise son travail le plus audacieux, le décor à la détrempe de la coupole de l'escalier du palais archiépiscopal, où l'architecture feinte s'inspire du baroque italien ; parmi les 15 toiles qui ornèrent l'escalier, l'Archange saint Michel (in situ) reflète l'influence de Valdés Leal.

L'Allégorie de la peinture sévillane (1771, Madrid, Acad. S. Fernando) témoigne d'une sensibilité proche du mouvement rococo qu'Espinal put connaître davantage lors d'un séjour à Madrid en 1777.