Ernst Fuchs
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et graveur autrichien (Vienne 1930).
Il prit ses premières leçons de peinture et de sculpture à l'âge de treize ans et s'inscrivit en 1945 à l'Académie des beaux-arts de Vienne, où il fut de 1946 à 1950 l'élève de Gütersloh. C'est à cette époque que lui-même, Brauer, Hausner, Hutter et Lehmden formèrent le groupe qui allait devenir " l'école viennoise du réalisme fantastique ". Fuchs voyagea aux États-Unis (1954-1956) et séjourna fréquemment à Paris (1950-1959). Dès l'âge de seize ans, il notait ses visions de villes bibliques avec une maîtrise et une véhémence saisissantes. Tout d'abord séduit par l'art de Klimt et de Schiele, par celui de Pechstein, Campendonk, Munch, Moore, ainsi que par les monstres de Picasso, il s'efforça, à partir de 1946, d'atteindre à la minutie des maîtres anciens. Il prit pour modèles Grünewald, Altdorfer, Dürer, Schongauer, tout en étant sensible à l'art de Léonard de Vinci, à celui de Grosz et de Dix, dont l'influence se fait jour dans les œuvres qu'il exécuta jusqu'en 1955, notamment dans le Christ devant Pilate (1955-56, dessin au pinceau, coll. de l'artiste). En 1956, il se convertit au catholicisme et se consacra à la peinture religieuse. Les trois grands Rosaires (1958-1961, Vienne, église du Rosaire de Hetzendorf-Meidling) qui succédèrent au Moïse au buisson ardent (1956-57, Vienne, Österr. Gal.) constituent le chef-d'œuvre de cette période. Depuis 1961, l'artiste est à la recherche de ce qu'il désigne par le " style disparu ". William Blake, Gustave Moreau, le Symbolisme et l'Art nouveau exercent une grande influence sur son œuvre. Celle-ci s'enrichit, en outre, d'emprunts aux arts babylonien, hittite, assyrien et à l'art ancien américain, créant de grands décors lithiques (le Signe de Moïse, 1977-78). On doit à Fuchs des cycles de gravures tels que Samson (1960-1964), Esther (1964-1967) et Sphinx (1966-67). Il continue par la suite à peindre, dans des teintes très vives, des personnages mythiques dans des paysages (Arcadie, 1982-1984).
À travers une conception néoplatonicienne de l'artiste comme prophète, essentiellement religieux et mythologiques, les thèmes choisis par lui abordent aussi tous les aspects de l'individu et ceux du monde contemporain.