Dennis Oppenheim

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Artiste américain (Mason-City, Washington, 1938).

C'est au sein du Land Art qu'Oppenheim est apparu en 1967-1969 : Annual Rings (1968) rend factices les frontières nationales en reproduisant à grande échelle, sur chaque rive du cours d'eau qui sépare les États-Unis du Canada, les courbes de croissance d'un arbre. À partir de 1969, il réalise une série de " Body-Works " : Reading Position for Second Degree Burn (1971) montre l'empreinte d'un livre sur le torse de l'artiste par ailleurs couvert de coups de soleil. La recherche d'Oppenheim porte sur le fait d'objectiver la pensée sans traduire : " Pourquoi ne pas inverser le procédé et permettre à la pensée de s'insérer après que la forme a été mise en place ? " Ses œuvres se présentent comme des équivalents d'une structure mentale qui doivent empêcher toute déperdition d'énergie chez le spectateur. En 1972 commence la série des " Installations ", peuplées de marionnettes mettant en scène l'angoisse et la mort (Attemp to Raise Hell [1974] montre un personnage qui se frappe méthodiquement la tête contre une énorme cloche, et joue sur l'anglais hell et bell). Les années 80 voient apparaître les Constructions, à l'échelle humaine, de plus en plus proliférantes et catastrophiques : projectiles meurtriers dans Beyond the Tunnel of Hate (1979) ou mystérieuses usines immobiles et menaçantes.

À la fin de la décennie, les Virus utilisent technologie domestique et gadgets : fantômes tourbillonnant au bout de perceuses électriques, échelles d'A. D. N. composées de personnages de Walt Disney. Oppenheim a été présent dans la plupart des grandes expositions internationales. Le Paris Art Center (1989) lui a consacré une manifestation importante, et une rétrospective a circulé en Europe (France exceptée) et aux États-Unis en 1990. L'artiste est représenté aux Pays-Bas dans le musée Boymans de Rotterdam, au Kröller-Müller d'Otterlo et au Gemeentemuseum de La Haye. Le M. N. A. M. de Paris et le C. A. P. C. de Bordeaux possèdent des pièces, de même que le Kunsthaus de Zurich, le musée d'Art et d'Histoire de Genève, le Louisiana Museum d'Humlebaek (Danemark), la Staatsgal. de Stuttgart.