Hyppolyte, dit Paul Delaroche

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1797  –id. 1856).

Né dans une famille fortunée, il fut élève de Watelet, puis de Gros. Il débuta au Salon de 1822 avec Joas sauvé par Josabeth (musée de Troyes), qui lui valut les compliments de Géricault, et exposa ensuite régulièrement au Salon : Filippo Lippi et Lucrezia, Salon de 1824 (Dijon, musée Magnin), la Prise du Trocadéro, Salon de 1827 (Versailles), la Mort d'Élisabeth d'Angleterre, Salon de 1827 (Louvre). Vite acquise, sa notoriété s'accrut encore après la révolution de 1830 : Cromwell et Charles Ier, Salon de 1831 (musée de Nîmes), Richelieu et Cinq-Mars sur le Rhône, la Mort de Mazarin, Salon de 1831 (Londres, Wallace Coll.), les Enfants d'Édouard, Salon de 1831 (Louvre, esquisse à la Wallace Coll. de Londres), le Supplice de Jane Grey, Salon de 1834 (Londres, N. G.), l'Assassinat du duc de Guise, Salon de 1835 (Chantilly, musée Condé ; esquisse à la Wallace Coll.), œuvres dont le romantisme s'arrête au sujet pour se figer dans une facture probe et retenue, qui étaient bien faites pour séduire une société bourgeoise parvenue au pouvoir, éprise de " juste milieu ". Le souci d'un tel équilibre l'entraîna vers un académisme qui affaiblit aussi bien ses tableaux de chevalet que ses décorations murales (Hémicycle de l'École des beaux-arts, Paris, peint de 1837 à 1841 ; première esquisse au musée de Nantes). Auteur d'une des plus célèbres images de la légende napoléonienne, le Bonaparte franchissant les Alpes (1848, Louvre), il exécuta aussi des tableaux religieux : Vierge à l'Enfant (1844, Londres, Wallace Coll.), la Jeune Martyre (1855, Louvre ; esquisse à l'Ermitage), Sainte Véronique (1856, Louvre), et fit œuvre de portraitiste : le Marquis de Pastoret (musée de Bayonne ; Boston, M. F. A.) ; le Duc d'Angoulême, 1828, Versailles ; le Prince de Carignan, id. Le Louvre conserve un bel ensemble de dessins préparatoires à ses compositions peintes.