Cuno Amiet
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre suisse (Soleure 1868 – Oschwand 1961).
Considéré comme l'un des pionniers de la peinture suisse du xxe s., qu'il a renouvelée par son emploi de la couleur pure, Amiet travaille dès 1884 avec Frank Buchser à Feldbrunnen, dans le canton de Soleure. Il se rend ensuite à Munich, où il se lie avec G. Giacometti, et étudie enfin à Paris (Académie Julian : 1889-1892). Une année passée à Pont-Aven, où O'Connor lui transmet les leçons de Gauguin, a sur sa formation une influence décisive : il rencontre É. Bernard, Sérusier, Renoir, découvre Van Gogh et Cézanne (Pont-Aven, 1892, musée de Berne). De retour en Suisse, il subit l'influence de Hodler sans pour autant abandonner la couleur. Sa peinture est alors tributaire du Jugendstil (Richesse du soir, 1899, musée de Soleure), en même temps qu'apparaissent des toiles pointillistes (Paysage de printemps, 1905, id.). Invité en 1906-1907 à participer à Die Brücke, il modifie sa manière : sa touche s'empâte et sa couleur devient expressionniste (Autoportrait II, 1907, coll. priv. Laufer). À partir de 1918, des œuvres composées avec une pâte épaisse et des couleurs violentes laissent progressivement la place à une touche plus légère et à une surface plus dépouillée (l'Artiste au jardin, 1938, Berne, Kunstmuseum). Dès lors, si son rôle comme novateur est terminé, son art ne cesse d'évoluer (période parisienne, d'un impressionnisme tardif 1932-1939 : Boulevard Brune, 1939, musée de Genève). Dans une dernière période, vers 1950, Amiet revient à des arabesques décoratives et des touches morcelées dans des œuvres pleines de lyrisme (Paradis, 1958, coll priv.). Sa production, dominée par le thème du " jardin " et celui de la " récolte ", comporte de nombreux portraits et quelques compositions murales (la Fontaine de jouvence, Zurich, Kunsthaus ; asile d'Ittingen). Amiet est représenté dans les musées de Bâle, de Berne, de Soleure et de Zurich. Les œuvres de la période de Pont-Aven ont fait l'objet d'une rétrospective dans cette ville (1982) et celles de la période postérieure à 1918, d'une exposition au musée de Thoune (1968).