Daniele Crespi

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Busto Arsizio v.  1597  – Milan 1630).

Il n'y a pas de preuves de sa parenté avec G.B. Crespi, dit il Cerano, bien qu'ils aient été voisins à Milan. Il représente la plus jeune génération du début du xviie s. milanais : parti du style " contre-réformiste " de Cerano, pathétique et dramatique (dont il est très proche dans l'Adoration des mages, peinte à fresque à S. Vittore de Milan), il aboutit rapidement à l'expression d'une vérité humaine plus calme et plus naturelle. Son art se situe en parallèle direct avec certains aspects de l'art espagnol (Zurbarán) ou génois (Assereto), comme en témoigne son chef-d'œuvre, le Souper de saint Charles Borromée, à S. Maria della Passione de Milan (nombreuses esquisses, dont celle du Castello Sforzesco de Milan). Ses essais dans le domaine de la " sacra accademia ", quelque peu sévères et monumentaux, tels que la Cène (Brera), qui dérive encore du schéma de Gaudenzio Ferrari, et le Martyre de saint Marc (1626, Novare, église S. Marco), trouvent leur apogée dans les fresques des Scènes de la vie bénédictine (1629, Milan, chartreuse de Garegnano). Ici avec un souffle narratif très large, l'artiste donne un équivalent, à fresque, des cycles de grandes toiles des autres Lombards et de certains Espagnols de la Contre-Réforme, et rejoint aussi le goût florentin d'un Poccetti. Beaucoup plus faible est par contre la répétition de cet ensemble, l'année suivante, à la chartreuse de Pavie, exécutée avec le concours de nombreux aides.