Cornelis Bisschop
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre néerlandais (Dordrecht 1630 – id. 1674).
Élève de Bol à Amsterdam, sans doute v. 1646-1650, il revient peu après à Dordrecht, précédant son compatriote Nicolaes Maes, qui devait exercer sur lui une très nette influence, au point que leurs œuvres ont souvent été confondues. Bisschop a peint dans les genres les plus divers sans jamais témoigner d'une originalité très affirmée. Ainsi reflète-t-il l'art de Maes dans ses portraits de famille (musée de Kassel), d'enfants en habits de bergers ou de régents de l'hôpital de Dordrecht (musée de Dordrecht). Ses tableaux allégoriques ou religieux rappellent la manière rembranesque d'un Eeckhout ou d'un Maes. Peintre de genre, en fait sa véritable spécialité, mis à part quelques tableaux d'Enfants jouant avec des chats (La Haye, musée Bredius), vrais pastiches de J. M. Molenaer, Bisschop se révèle généralement un habile et convaincant suiveur de Maes, depuis la Vieille Liseuse de la coll. Spencer à Althorp House jusqu'à la Couseuse du musée de Minneapolis, l'un des meilleurs tableaux du maître, ou bien celle, très comparable, de la Ng d'Oslo.
Par une facture et une lumière plus précises cependant et un goût prononcé des effets de perspective, Bisschop, dans de tels tableaux de genre, parmi lesquels se distingue encore la fameuse Peleuse de pommes du Rijksmuseum, se rapproche aussi de Pieter De Hooch, avec qui il a été souvent confondu. Il fut aussi un bon graveur et un excellent dessinateur. Comme intimiste et excellent technicien du trompe-l'œil, il occupe entre Nicolas Maes et Pieter De Hooch une place comparable à celle de ces charmants petits maîtres d'intérieur " vermériens " qui s'appellent Hendrik Van der Burgh, Boursse, Vrel ou Hoogstraten.
Bisschop eut plusieurs fils, dont Jacobus (Dordrecht 1658 – id. apr. 1698) et Abraham (Dordrecht 1670 – Middelbourg 1731) , qui peignit surtout des oiseaux : Oiseaux exotiques (1718, musée de Dordrecht).