Raphaël Collin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre français (Paris 1850  – Brionne 1916).

Il fut élève de Bouguereau et de Cabanel, dans l'atelier desquels il côtoya Lepage, Cormon, Morot et Benjamin Constant. À son tour professeur à l'Académie Colarossi, il initia au pleinairisme de nombreux peintres scandinaves et le premier peintre japonais impressionniste, Kuroda, en 1886. Tout au long de sa vie, il entretient un goût privilégié pour le Japon, collectionne les céramiques nipponnes et peint lui-même des faïences de 1871 à 1889 pour Théodore Deck (musée de Limoges et Académie royale de Worcester). Décorateur, il réalise des panneaux pour la Sorbonne (Fin d'été), pour l'Hôtel de Ville (salon des Belles-Lettres : la Poésie, dont l'esquisse est au Petit Palais), pour l'ancien plafond du Théâtre de l'Odéon et pour le théâtre de Belfort. Peintre, il met en scène des idylles, des baigneuses, imposant une conception du nu peu académique mais très " Belle Époque " et pour laquelle il distille, en plus ou moins grande quantité, une gaieté et un chromatisme empruntés aux impressionnistes. Ses portraits, souvent du Tout-Paris, peuvent séduire par leurs qualités anecdotiques et surtout par leurs travaux préparatoires, dont deux sont au musée Rodin, avec leurs touches rapides. Graveur, il illustre Daphnis et Chloé (1890) — thème qu'il avait déjà peint en 1877 (musée d'Alençon) — et les Chansons de Bilitis de Pierre Louÿs (1906). Un ensemble de ses dessins et de nombreuses toiles ont été exposés à Tōkyō (1983, Ishibashi Foundation) dans le cadre de " l'Académie du Japon et les Peintres français ".