Christian Friedrich Gille
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre et lithographe allemand (Ballenstedt, Harz, 1805 – Wahnsdorf, près de Dresde, 1899).
Il suivit à partir de 1825 à l'Académie de Dresde des cours de gravure dans l'atelier de Frenzel et reçut de 1827 à 1830 l'enseignement du paysagiste Dahl, dont l'influence apparaît nettement dans le Paysage au clair de lune (1831, Dresde, Gg). Gille fut le seul élève de Dahl à perpétuer la tradition du paysage réaliste et il demeura isolé lorsque Bendemann, Richter et Schnorr, nommés à l'Académie, assurèrent le triomphe des nazaréens. Pour subvenir à son existence, il exécuta tout d'abord des lithographies (vues, scènes de genre le Don Quichotte d'après A. Schrödter, 1835, portraits) et ne s'orienta définitivement vers la peinture qu'à partir de 1850. Le réalisme de ses paysages des environs de Dresde est plus prononcé que celui de Dahl. Gille fut un des premiers à rendre les aspects fortuits de la nature, dont il restitue la véritable atmosphère. Les gros plans habituels avec un groupe d'arbres, le bord d'une rivière ou des jardins de banlieue (Au bord de la Weisseritz, Cyprès, Dresde, Gg), firent place au cours des années 1840 à des panoramas observés d'un point élevé permettant de dégager l'horizon de vastes étendues (la Vallée de l'Elbe, id.). L'essentiel de son art se trouve dans ses études à l'huile qui semblent évoquer les premiers tableaux impressionnistes. Gille fut redécouvert en 1906, à Berlin, lors de l'exposition centennale de l'Art allemand. Ses œuvres, qui constituaient la collection Lahmann, furent réparties en 1937 entre les musées de Dresde et de Brême.