Cercle et carré

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Le nom de ce mouvement artistique parisien doit son origine à la rencontre du critique Michel Seuphor et du peintre uruguayen Torrès-Garcia, en janvier 1929. Leur but était de regrouper, à l'échelle internationale, des peintres, sculpteurs, architectes, d'esprit constructiviste, pour les opposer au Surréalisme. Les réunions des sympathisants avaient lieu à Paris au café Voltaire, place de l'Odéon, puis à la brasserie Lipp. Le nombre des membres allant croissant, il fut bientôt possible d'éditer une revue et d'organiser une exposition internationale. La revue Cercle et carré publia 3 numéros, qui contiennent surtout des articles théoriques tels que " Pour la défense de l'architecture " de Michel Seuphor, ou des extraits des essais de Mondrian. À côté de ces textes figuraient des reproductions de quelques œuvres typiquement constructivistes. L'exposition, organisée par Seuphor, qui y donna un récital de " musique verbale " (poésie phonétique) avec accompagnement de musique bruitiste, par Russolo, un ancien futuriste, regroupait la plupart des sympathisants, tels Mondrian, Kandinsky, Léger, Baumeister, Arp, Werkman, Vantongerloo, Le Corbusier, Pevsner, Charchoune, Gorin, Torrès-Garcia, Prampolini, Vordemberge-Gildewart, Marcelle Cahn, Kurt Schwitters, Ozenfant, Sophie Taeuber.

Guidé par des principes idéalistes, le mouvement n'allait cependant pas se maintenir au-delà des épreuves d'une grave maladie qui atteignit Michel Seuphor, son animateur ; mais un an plus tard, reprenant l'essentiel des idées qu'il avait approfondies, Torrès-Garcia regroupa les forces vives de Cercle et carré dans un nouveau mouvement : Abstraction-Création.