Carl Olof Larsson

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre aquarelliste et graveur suédois (Stockholm 1855  – id. 1919).

Après ses études à l'École des beaux-arts de Stockholm, il vient partager à partir de 1878 la vie communautaire de la petite colonie scandinave établie à Grez-sur-Loing (près de Fontainebleau) et, jusqu'en 1885, revient y peindre la vie de ses amis, de leurs épouses et de leurs enfants, dans des aquarelles anecdotiques sur les joies simples de la vie en plein air et dans un style proche de l'illustration anglaise. En 1885, il crée, avec notamment E. Josephson et R. Bergh, le mouvement d'opposition contre l'Académie de Suède. En 1894, il peint la Fille d'Ève (coll. Zorn, Mora), influencée par le Symbolisme et un goût à la mode du voluptueux " Belle Époque ", et, en 1900, Devant la glace, autoportrait (Göteborg, musée d'Art). Professeur à l'École d'art de Göteborg, il est l'illustrateur de Strindberg notamment, et son œuvre graphique est très abondant ; son amour du détail, des contours sombres soulignant les formes claires et leurs arabesques, révèle la double influence du Symbolisme et de l'art ancien des écoles du Nord, familier de la gravure. Il réalise des décors pour le Musée national de Stockholm, influencés par Gauguin et le " Symbolisme synthétique ", avec pour thèmes ceux des vieilles sagas ; curieusement, le passage à la dimension monumentale ne modifie en rien son style d'illustrateur, et peut gêner. Le décor lumineux et équilibré de sa propre maison en Décarélie, sujet d'une série d'aquarelles, aura des répercussions évidentes sur l'évolution de l'architecture d'intérieur scandinave. En 1882, il écrivait déjà : " Je suis suédois et —tenez-vous bien !— socialiste. Je veux faire profiter, je veux réjouir, non pas un seul être, mais tous. " Cet optimisme serein, qui inclut la fantaisie, se retrouve dans toute son œuvre. L'exposition " Lumières du Nord " (Paris, 1987) a rappelé l'importance historique de cet artiste pour la Suède.