Jan Van de Cappelle

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Amsterdam 1626  – id.  1679).

Teinturier de son état, il apprit à peindre, puis pratiqua cet art en dilettante. Autodidacte, formé sans doute d'après les œuvres de S. de Vlieger, qu'il admirait, il s'agit du cas extraordinaire d'un personnage doué, peignant vraiment pour son plaisir, qui laissa une œuvre relativement peu importante (près de 200 tableaux).

En 1653, il acquiert la citoyenneté de sa ville et, après 1663, on ne lui connaît plus d'œuvres datées, ce qui a laissé supposer que, comme tant d'autres artistes néerlandais (Hobbema, Van der Neer), il s'est alors surtout consacré à son entreprise.

Riche, lié avec Rembrandt, qui le portraitura tout comme le firent Hals et Eeckhout, Cappelle laissait à sa mort une immense collection, dont 500 gravures de Rembrandt, 900 dessins d'Avercamp, 16 tableaux de Porcellis, 10 peintures et plus de 400 dessins de Van Goyen, d'autres peintures et dessins de E. Van de Velde, de P. Molyn, de H. Seghers, un considérable ensemble de S. de Vlieger (90 tableaux et 1 300 dessins de Vlieger lui-même ou copiés par Cappelle), collection qui ne laissa pas d'exercer la plus large influence sur les débuts de l'artiste. Aussi celui-ci est essentiellement un peintre de marines " calmes ", d'abord inspirées par celles de Vlieger et caractérisées par leur harmonie de gris argentés, puis de plus en plus personnelles. Cappelle sait mieux que tout autre évoquer la confusion de l'air et de l'eau, la transparence de celle-ci sous l'incertitude et la mobilité de grands ciels nuageux très légers, dans une riche et chaleureuse harmonie de tons gris-brun et blonds. On admire particulièrement l'étude des reliefs des voiles et des coques sur l'eau tranquille. De tous les marinistes hollandais, Cappelle est certes l'un des plus poétiques — ses mers " calmes " ont un mystère qui rejoint, bien qu'avec des moyens différents et plus naturels, la poésie d'un Lorrain —, mais aussi l'un des plus novateurs. Il annonce Willem Van de Velde le Jeune.

Il a peint aussi quelques paysages d'hiver, chefs-d'œuvre du genre (de bons exemples datés de 1653 au Mauritshuis et à l'Inst. néerlandais de Paris), assez comparables à ceux de Jacob Van Ruisdael. C'est à Londres (N. G.) qu'on peut le mieux étudier Cappelle, représenté par au moins 8 marines. D'autres œuvres — elles sont assez rares — sont conservées dans les musées d'Amsterdam, de Rotterdam, de La Haye, de Cologne, de Chicago et de Toledo.