Jan Van Bylert

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (Utrecht 1597/1598  – id.  1671).

Élève de son père, peintre verrier, puis d'Abraham Bloemaert, il est signalé à Rome en 1621 où il peint un tableau de genre, l'Introduction d'un nouveau membre à la Schildersbent (Amsterdam, Rijksmuseum), où il glisse son autoportrait. De retour à Utrecht en 1624, il s'inscrit en 1630 à la gilde, dont il est le doyen de 1632 à 1635. Nettement affilié au mouvement caravagesque dans ses premières œuvres : Saint Sébastien (Vienne, Gal. Harrach), Vocation de saint Matthieu (Utrecht, église vieille-catholique de Sainte-Marie), il pratique assez vite un Caravagisme fort personnel, teinté de Classicisme, insistant sur les couleurs froides et claires plutôt que sur de purs contrastes de lumière et d'ombre, à l'aide d'une facture lisse qui souligne nettement, parfois même avec sécheresse, le contour des formes. En 1635, avec le Festin de Cléopâtre, tableau dur, précis et rhétorique (Berlin), Bylert s'affirme en pleine possession de son style. Le peintre n'évite d'ailleurs pas toujours une certaine lourdeur des formes et une vulgarité des expressions, très caractéristiques de sa manière. Mais la Vierge et l'Enfant de Brunswick (Herzog Anton Ulrich-Museum) [qui a pu être attribuée à Vouet, puis à Champaigne] donne la meilleure idée de ce Caravagisme académisant et apaisé où l'on perçoit en effet une certaine résonance française. Le registre de Bylert est assez varié, allant des sujets traditionnels de concerts, festins ou scènes de mœurs à petites figures (l'Entremetteuse, musée de Lyon ; les Cinq Sens, musée de Hanovre) aux scènes mythologiques, historiques ou religieuses (nombreuses Vierges à l'Enfant), en passant par les figures isolées de Bergères ou les Musiciennes vues à mi-corps, si fréquentes chez les Utrechtois (Marketenster, musée d'Utrecht ; Joueuse de luth, Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum ; Bergère, musée de Dunkerque). Bylert a peint également des portraits, le plus souvent à des dates tardives (1637-1647, 1649), dans un style sage, voisin de celui de Honthorst, mais avec une grande finesse de ton, tel l'Inconnu du musée de Göttingen. Au musée d'Utrecht, on peut voir des exemples de tous les genres traités par Jan Van Bylert.